57,8 % des médecins généralistes pratiquent déjà (fréquemment ou occasionnellement) le tiers payant en dehors des cas obligatoires. C’est ce que révèle l’enquête* d'un « observatoire des pratiques numériques » mis en place par la société Sephira, entreprise d’édition de logiciels médicaux et d’applications santé.
C’est moins bien que les infirmiers (84,6 %), les sages-femmes (78,6 %) ou les kinésithérapeutes (60,8 %) mais mieux que les spécialistes (33,8 %).
Au niveau géographique, la pratique du tiers payant n’est pas la même pour les professionnels de santé selon les régions. En Outre-mer, la pratique du tiers payant atteint les 88 % (toutes professions confondues), 72 % dans les Hauts de France ou encore 62,5 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’Ile-de-France, la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou les Pays de la Loire sont en revanche les régions où il est le moins pratiqué.
La peur de l'impayé
Opposés au TPG obligatoire, les médecins n’ont cessé de répéter qu'ils s’adaptaient à la situation financière de chaque patient. Et l’enquête semble le confirmer puisque la motivation première des professionnels pour pratiquer un tiers payant est la condition sociale du patient (68 %), devant la suppression des paiements en espèce (38 %) ou la demande des patients (31 %). Un médecin sur cinq le pratique aussi par conviction personnelle.
L'enquête apporte de nouvelles statistiques sur les freins au tiers payant chez ceux qui ne le pratiquent pas : sans surprise, la peur de pertes financières trop élevées (43 %) et la crainte d’une gestion trop chronophage (40 %) sont cités en premier. D’ailleurs pour ceux qui envisagent de pratiquer prochainement le tiers payant, 61 % veulent déléguer sa gestion.
C’est à cet effet que Sephira a donc lancé en octobre dernier Tip Top, qui prend en charge les étapes de la gestion du tiers payant intégral. Grâce à une saisie sur le terminal, ce service permet l’acquisition des droits en ligne pour le remboursement obligatoire et complémentaire. La société s'engage, dans le cadre de son contrat, de gérer ensuite, avec les complémentaires notamment, les rejets pour résoudre les problèmes de facture.
Une délégation qui a un coût
Avec la généralisation (finalement avortée) du tiers payant, plusieurs sociétés se sont lancés dans la vente de services de gestion de la dispense d'avance de frais. Avec Sephira, ils sont plusieurs opérateurs sur le marché dont Cegedim et Prokov à proposer de solutions de gestion, pas tous pour le tiers payant intégral néanmoins. Évidemment ces services ne sont pas gratuits, pour Tip Top, il en coûtera par exemple au médecin au minimum 76 euros par mois, jusqu'à 150 euros s'il a besoin d'un terminal ou d'un logiciel de gestion et opte pour la "version plus" qui lui garantit un paiement à J +1 . Ce système n’est pour l’instant possible que pour 30 millions de patients, ceux qui disposent d'une complémentaire ayant d’ores et déjà intégré les normes créées par l’association des complémentaires santé, l’inter-AMC, notamment pour l’identification des droits ou le calcul du reste à charge.
* Enquête réalisée en juillet 2017 par Sephira auprès de 520 professionnels de santé utilisateurs de leurs services dont 187 généralistes.
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