« Il n'est pas question de toucher à l'assurance maladie et encore moins de la privatiser, ni même de baisser son taux d'intervention », affirme le candidat de la droite François Fillon lors de son grand oral à la Mutualité française le 21 février dernier. Il rappelle avoir seulement posé la question de la répartition des gros et des petits risques entre l'assurance maladie et les complémentaires santé. Et d'assurer que le niveau de prise en charge des dépenses par l'assurance maladie ne diminuera pas.
Sortir de l'hospitalo-centrisme
Son programme est ainsi axé sur une meilleure organisation des soins. Il faut selon lui sortir de l'hospitalo-centrisme tout en modernisant l'hôpital public par un choix résolu en faveur de son autonomie. Dans cette optique, le candidat de la droite compte redonner une meilleure place aux établissements de santé privés et conforter également le rôle de la médecine de ville.
120 milliards d'euros de dettes depuis vingt ans
François Fillon juge surtout impossible de continuer avec un déficit structurel de l'assurance maladie. Sur son site Internet, il estime que l'assurance maladie est en déficit depuis 1988 et qu'elle a accumulé 120 milliards de dette depuis vingt ans. Pour pallier ce trou, il envisage de réaliser 20 milliards d'euros d'économies sur cinq ans grâce à des efforts d'efficience et en maintenant la progression de l'Ondam en deça de 2 %. Doivent être ainsi traitées toutes les causes de non-qualité de notre système de santé, à savoir le recours excessif à l'hôpital, l'insuffisante coordination des soins, le trop grand nombre de soins redondants et inutiles. Autres mesures d'économies, il envisage le renforcement de la lutte contre les fraudes à l'assurance maladie et la suppression de l'aide médicale d'Etat. Selon lui, cette dernière coûterait un milliard d'euros par an, alors qu'elle avait été fixée initialement par Martine Aubry à 50 millions d'euros.
Augmenter le temps de travail, mais aussi les salaires
Ces mesures drastiques d'économies impacteront-elles les emplois à l'hôpital ? Pas pour les soignants, insiste le candidat. Mais il faudra diminuer les effectifs administratifs, et augmenter aussi le temps de travail, tout en améliorant les conditions de travail et les perspectives de carrière : « A l'hôpital comme dans la fonction publique, les perspectives d'augmentation de salaires sont égales à 0 pour les dix ans à venir. » Côté hôpital, les groupements hospitaliers de territoire seront transformés en groupements de santé de territoire (GST) qui permettront d'inclure également les cliniques privées et les médecins libéraux. Le recentrage du candidat n'est pas seulement opéré vers les établissements privés, mais aussi vers les généralistes. Serait ainsi supprimée l'obligation d'appliquer le tiers payant, afin d'alléger les tâches administratives des praticiens et leur redonner du temps médical.
Mieux rembourser
Toutefois François Fillon ne propose pas seulement de se serrer la ceinture. Il suggère aussi de mieux rembourser. Première mesure, il souhaite que l'assurance maladie rembourse la totalité du coût des lunettes pour les enfants. Ensuite, d'ici 2022, il vise un reste à charge à 0 pour les dépenses les plus coûteuses : l'optique pour les adultes, les prothèses dentaires, les audioprothèses et les dépassements d'honoraires. En revenant notamment sur le plafonnement du remboursement dans les contrats des complémentaires. Et organisera les Assises du système de santé fin 2017-début 2018... s'il est élu.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships