Pas si simple de réussir à convaincre un parterre d'une vingtaine de présidents de syndicats de libéraux de santé, qui en matière de politique de santé ont déjà donné… Surtout quand on a été le rapporteur de la loi Santé à l'Assemblée Nationale… C'était pourtant la mission d'Olivier Véran, puisque, mercredi soir 15 mars, cet animateur du staff santé d'Emmanuel Macron était l'invité du Centre National des Professions de Santé (CNPS).
L'échange a été courtois, presque amical même. Mais si le "Monsieur santé" d'Emmanuel Macron s'en est plutôt bien tiré, rien ne dit que ses interlocuteurs aient été vraiment convaincus. "Nous voulons changer de référentiel en faisant le pari d'investir dans la prévention," a insisté d'entrée de jeu le jeune neurologue qui était accompagné pour l'occasion de François Krabansky, interne en santé publique qui pilote le groupe "la santé En Marche". Et le premier d'expliquer notamment que "le temps de prévention sera valorisé pour le professionnel, quel que soit son mode d'exercice ou sa discipline. "
Concernant les sujets d'avenir pour la profession, l'ancien député est aussi revenu sur le sujet qui fâche, histoire de bien faire passer que sur le TPG, l'objectif chez Macron est de convaincre les acteurs de santé et pas de les contraindre. Engagement fort aussi sur les Maisons de santé, avec la promesse réitérée d'en lancer 2 000 de plus. Sans pour autant en faire un mode d'exercice obligé : "ça n'est pas pourtant un modèle pour remplacer poste pour poste celui du médecin libéral", a glissé Olivier Véran à l'intention des plus réfractaires.
L'ancien député, reconverti promoteur du projet santé Macron, a tenté de vendre aussi l'une des originalités dont se prévaut le candidat d'En Marche : cet Ondam à + 2,3 % par an pour les dépenses maladies qui sera pluriannuel, puisqu'Emmanuel Macron s'engage à ce qu'il reste à ce niveau pendant tout le quinquennat. Et de vanter auprès des médecins, pharmaciens et autres paramédicaux la lisibilité dont ils disposeront alors et pour la première fois…
La rencontre aura aussi été l'occasion d'échanger avec ceux qui pourraient être les interlocuteurs du nouveau pouvoir demain. Prudent sur la place de l'hôpital dans les déserts médicaux, le représentant du camp Macron a été interpellé sur l'avenir de la convention par Jean-Paul Ortiz (CSMF). Occasion de mettre les points sur les "i" : "il n’y a pas chez Emmanuel Macron de volonté revenir sur le cadre conventionnel." Et pas davantage apparemment de développer les réseaux de soins avec les médecins.
Face aux libéraux de santé, le représentant audioprothésistes se montre évidemment intéressé par la perspective d'un zéro reste à charge promise sur les prothèses audio et dentaires. Mais les pharmaciens sont beaucoup plus dubitatifs sur l'idée d'une délivrance à l'unité des médicaments. Un peu étonné de cette réaction, Olivier Véran rappelle que ce fut pourtant une des trouvailles les plus populaires issues des comités En Marche… Et de tenter de rassurer son monde : "la mise en place de cette disposition bien entendu sera discutée avec vous…" Enfin, les dentistes en plein bras de fer avec les pouvoirs publics s'interrogent aussi : "il faudra un rattrapage sur ces soins, après des années d'Ondam assez bas," lâche le représentant de l'écurie Macron.
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