Qui seront les prochains membres du gouvernement pour débuter le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron ? L’équipe devrait être réduite, composée de seulement dix à quinze ministres, loin des 42 ministres et secrétaires d’États actuels. Parmi eux sera nommé un ministre de la Santé. Députés, technocrates issus de l’Assurance maladie, ministres déjà en poste… les profils des prétendants sont différents et les spéculations vont bon train.
Chez les ministres déjà en place, Olivier Véran, à Ségur depuis 2020, aimerait y rester… mais il est l’incarnation télévisuelle de la crise sanitaire. La ministre déléguée, chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, s’est retrouvée au premier plan dans la gestion du scandale Orpea, mais est-elle assez connue du grand public ? L’actuelle ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq, médecin allergologue, bénéficie d’expériences locales à la mairie de Mont-de-Marsan, au conseil régional et départemental des Landes, ainsi qu’à l’Assemblée nationale, ce qui plairait à l’exécutif.
Des députés-médecins en embuscade
À l’Assemblée, Stéphanie Rist, rhumatologue, conseillère municipale d’Orléans et députée du Loiret, s’est fait remarquer en étant notamment co-rapporteure du PLFSS 2019. Idem pour Thomas Mesnier, médecin urgentiste, député et conseiller départemental de la Charente, rapporteur du PLFSS 2022 et désormais porte-parole du parti d’Édouard Philippe (Horizons). Le travail de la députée de Seine-Maritime, Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacien, est lui aussi apprécié dans les rangs de la majorité, où elle siégeait, avant de rejoindre, elle aussi, Horizons.
Pendant la campagne présidentielle, François Braun, médecin urgentiste, a représenté le candidat Macron sur les questions de santé ; il est le « Monsieur SAS », casquette importante, alors que l’accès aux soins pèche en France. D’autres, comme le maire de Reims et docteur en biologie moléculaire, Arnaud Robinet, également ancien secrétaire national de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) chargé de la santé, avant de quitter Les Républicains (LR) et rejoindre à son tour Horizons, sont cités… Comme le directeur de cabinet de Jean Castex, Nicolas Revel, proche du président, dont on dit qu’il a toute sa confiance. De plus, son expérience en tant que directeur de la Cnam (2014-2020) est précieuse pour les défis à venir. Qu’en pensent les libéraux ?
Sortir d’une vision hospitalo-centrée
Pour le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, « un ministre de la Santé ne doit pas forcément être un médecin ou un professionnel de santé. Et d’ailleurs, quand on a eu des médecins, ils ont eu une gestion très hospitalo-centrée. » Alors, un bon ministre aurait, selon le praticien, « une prise de hauteur » et une capacité à « s’approprier la place du système de santé ». Mais, tient-il à relativiser, « cette nomination ne sera peut-être que temporaire, en fonction du résultat des élections législatives… »
Autre son de cloche chez le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S. « J’aimerais un médecin de ville qui a les mains dans le cambouis, qui soit au sein d'un ministère de la Santé, intervenant au côté d'un ministère des Affaires sociales. » Quelles seraient ses priorités ? « Résoudre l’effondrement du système de soin et arriver à influencer le Président », répond le généraliste de Fronton (Haute-Garonne). « Il faudrait un ministre courageux, qui dise, "je me donne un an pour répondre à la problématique des déserts médicaux, sinon je m’en vais" », conclut-il.
Un politique ou un techno ?
Ancien conseiller national à la santé du Parti socialiste (PS), le Dr Claude Pigement imagine, lui, « un ministre rassembleur, qui parle à tout le monde : libéraux, hospitaliers, paramédicaux et usagers. » Quid de son identité ? Selon le gastro-entérologue, il y a trois possibilités : « soit un profil politique haut de gamme et dans ce cas-là, Gabriel Attal, Richard Ferrand ou François Bayrou ont un avantage ; soit un profil technocrate et ainsi Nicolas Revel est le favori, de loin ; soit une sorte d’intermédiaire, en fonction des négociations avec le parti d’Édouard Philippe, cela pourrait être Frédéric Valletoux. »
Si la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, devrait avoir lieu samedi à l'Élysée, la nomination du nouveau Premier ministre serait aux alentours du 10 mai. Le nouveau gouvernement serait connu quelques jours plus tard ; soit un mois avant le prochain rendez-vous démocratique, les 12 et 19 juin, à l’occasion des élections législatives.
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