Le Canard Enchaîné révèle ce mercredi 7 février une sombre affaire impliquant le Sénat et son président Gérard Larcher, un élu filmé en « position délicate », une assistante médicale mais aussi… un médecin de la Haute assemblée et l’Ordre. Rien que ça.
Selon le Palmipède, l’affaire a éclaté au grand jour en octobre, lorsque ce médecin officiant au Sénat s’est rendu à la direction des ressources humaines pour se plaindre du comportement de son assistante. Cette dernière se prétend alors « intouchable » car « protégée » grâce à une vidéo compromettante qu’elle a tournée avec un sénateur et que le médecin dit avoir visionnée. Le « Canard » a fait de même et en dévoile les grandes lignes. « On y voit un sénateur ayant occupé de hautes fonctions filmé dans son bureau, le pantalon sur les chaussettes. Une femme [l’assistante médicale, donc] qu’on entraperçoit dans un miroir immortalise la scène avec son téléphone portable tout en se réjouissant à haute voix d’une intimité partagée ».
Témoin gênant
L’affaire prend un tour nouveau quand les questeurs du Sénat engagent contre le médecin un peu trop remuant une procédure de licenciement. « En poste depuis cinq ans, le toubib a pourtant toujours donné satisfaction », s’étonne faussement le « Canard ». Le Sénat lui reproche d’avoir réalisé une série de prestations extérieures rémunérées mais se garde bien « de l’accuser d’être un témoin gênant » dans cette affaire de video compromettante.
Là où l’histoire se complique, c’est que ce même médecin est également mêlé à l’affaire Joël Guerriau, du nom de ce sénateur soupçonné d’avoir tenté de droguer à son domicile une députée MoDem pour abuser d’elle. Le praticien du Sénat lui avait prescrit un arrêt de travail après sa mise en examen, « une décision qui a mis Gérard Larcher hors de lui ». Ce dernier a donc saisi en décembre l’Ordre des médecins. Réponse de l’instance ordinale : « Soumis au secret professionnel, le docteur a justifié l’entièreté de ses décisions thérapeutiques. »
Prochaine étape selon le Canard : le Sénat s’attend à un recours de la part du médecin devant le tribunal administratif. Ironie de l’histoire, ce praticien l’aurait d’autant plus mauvaise que son assistante médicale lui aurait été imposée par le sénateur au pantalon baissé.
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