Sur l'abrogation du "Obama care", le temps presse, car le calendrier fixé est serré. Après avoir été adopté par deux commissions la semaine dernière, le projet Trump sera débattu cette semaine à la commission du Budget, avant son examen en plénière à la Chambre. En cas d'adoption, ce sera au tour du Sénat d'en débattre.
Sur ce premier et emblématique chantier législatif, Donald Trump tente de trouver un compromis entre les conservateurs et les modérés de son parti. La nouvelle loi -qui pourrait être adopté fin avril- réduirait les aides publiques et supprimerait l'obligation universelle de s'assurer, dans le but de libéraliser un peu plus le marché privé de la couverture santé.
Mais l'aile conservatrice a surnommé la proposition de loi d'"Obamacare light" tente de négocier des concessions supplémentaires. Ces parlementaires estiment que leurs principes ne sont pas respectés puisque les crédits d'impôts ne sont pas complètement supprimés, et que l'Etat fédéral continue à subventionner une partie du système de santé. Inversement, l'aile gauche des républicains s'inquiète d'une réforme idéologique qui priverait des millions d'Américains de couverture.
Les estimations indépendantes sont d'au moins 15 millions de personnes, selon l'institut Brookings, ou entre 6 et 10 millions, selon Standard & Poors. Cela effacerait une bonne partie des gains de la loi signée par Barack Obama en 2010, qui a permis à plus de 20 millions de personnes autrefois non assurées de gagner une couverture, faisant chuter leur proportion de 16% de la population à 9% en 2016.
La semaine dernière, Donald Trump aurait prédit en privé un "bain de sang" aux élections législatives de mi-mandat, en novembre 2018, si les républicains ne s'entendaient pas pour abroger "Obamacare". "Si nous ne tenons pas parole vis-à-vis des gens qui nous ont élus, effectivement", a confirmé Paul Ryan, président de la Chambre des Représentants. Le président Trump serait donc prêt à négocier avec les ailes gauche et droite de son parti, d'après ses collaborateurs. "Il est prêt à accepter des améliorations", a dit son conseiller économique Gary Cohn sur Fox News dimanche.
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