L'Assurance maladie et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) ont signé en début de semaine l'avenant 18 à la convention pharmaceutique autorisant la réalisation de tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) en officine à partir du 1er janvier 2020. Jugeant insuffisante l'utilisation de ces tests, la Cnam avait proposé dans son rapport Charges et produits 2019, de les confier au pharmacien. Cette mesure devrait figurer dans le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté fin septembre.
6 à 7 euros par test pour le pharmacien
Pour réaliser ces tests, jusqu'alors réservés aux cabinets de médecine générale, le pharmacien sera rémunéré entre 6 et 7 euros par TROD. Le tarif du test est quant à lui fixé à 1 euro maximum. Ce transfert vers le pharmacien est loin de ravir les représentants de médecins libéraux. Les syndicats y voient une nouvelle attaque dans les contours du métier de généraliste. « La hache de guerre est déterrée, commente le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Nous dénonçons ce démantèlement de la médecine et cette tendance au consumérisme médical avec un accès au comptoir en open bar comme aux urgences », ajoute-t-il.
De son côté, le SML s'étonne qu'aucune rémunération équivalente ne soit prévue pour un médecin qui réalise ce test au cabinet. « Le SML ne voit pas de raison pour qu’une telle rémunération ne soit pas également créée en faveur des médecins. Nous demandons l’ouverture d’une discussion débouchant rapidement sur un avenant conventionnel », demande le syndicat du Dr Philippe Vermesch. La CSMF estime qu'une revalorisation des consultations complexes serait logique : « Après la vaccination, le TROD, la cystite, la lombalgie, l’entorse, le médecin n’aura plus que des consultations longues, complexes et à haute valeur d’expertise, elles ne peuvent rester au tarif actuel devenu obsolète », explique la Conf.
Manque de concertation
Pour le président de la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon, la réalisation des TROD en officine est un nouveau message négatif envoyé aux jeunes médecins qui souhaitent s'installer. « Entre les infirmiers de pratique avancée, la télémédecine, les tâches transférées au pharmacien… les internes en médecine générale d'aujourd'hui ne savent plus quel sera leur métier demain. C'est un mauvais signal qui leur est envoyé », estime le généraliste de Clamart.
Le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, trouve également dommage que l'usage des TROD soit confié au pharmacien. « Il s'agit d'un moyen pour le généraliste de montrer au patient la nécessité ou non des antibiotiques. Cela perd de son sens de le proposer en pharmacie », affirme le généraliste. Le patron de MG France déplore également « le manque de concertation sur cette décision, comme sur les autres mesures de transfert de compétence du généraliste vers d'autres professions ».
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