Le constat est sans appel. Une étude menée par quatre associations*, auprès de quelque 1 000 demandeurs d'emploi, révèle que plus de 38 % des interrogés observent « une dégradation de leur état de santé » après la perte de leur travail.
Parmi eux, près de 28 % estiment que cette dégradation est liée au confinement et plus de 60 % au chômage.
Une dégradation plus importante chez les personnes déjà malades et handicapées
Par ailleurs, parmi ceux qui établissent une corrélation entre la dégradation de leur état de santé à la perte de leur emploi, 37 % d'entre eux estiment que les maladies dont ils étaient déjà atteints se sont aggravées suite à la perte de leur emploi.
Les personnes handicapées sont encore moins épargnées puisqu'ils sont 43 % à observer cette aggravation.
« Le chômage semble être un facteur aggravant de la santé des personnes préalablement malades ou en situation de handicap », résume ainsi l'enquête.
La santé se dégrade à mesure que le chômage se prolonge
Les associations à l'origine de l'enquête dressent également le constat que « plus le chômage se prolonge, plus les personnes sont nombreuses à déclarer une dégradation de leur état de santé ».
Ainsi, 24 % des personnes interrogées dont le chômage est inférieur à 6 mois déclarent que leur santé s'est dégradée contre 47 % chez les personnes dont le chômage est supérieur à 3 ans, soit un écart de plus de 20 points.
L'enquête soulève également un malheureux paradoxe : plus l'état de santé des chômeurs est dégradé, plus le retour à l'emploi s'annonce difficile. Ainsi, 42 % des personnes interrogées « pensent que leur état de santé les empêche de chercher efficacement un emploi ».
Par ailleurs, à la question « Pensez-vous que le fait de retrouver un emploi aura un impact sur votre santé ? » Ils sont 86,5 % à répondre que l'impact sur leur santé sera « positif ou très positif ».
Près de 11 % des demandeurs d'emploi ont renoncé à consulter un généraliste
Parmi les raisons évoquées par les quatre associations pour expliquer l'impact négatif du chômage sur la santé des sans-emploi figure évidemment « le manque d'argent pour subvenir aux besoins de base », tels que la santé.
Ainsi, « 11 % des personnes interrogées ont renoncé à consulter un généraliste et plus de 12 % ont renoncé à consulter un spécialiste ».
Ils sont également 23 % à avoir renoncé à des soins ou à des examens. Il est également à noter que le renoncement au suivi gynécologique concerne plus de 12 % des femmes, « ce qui peut augurer d’un échec de la prévention de certaines maladies », regrettent les quatre associations.
*La cravate solidaire, Force Femmes, Solidarités nouvelles face au chômage, Territoires zéro chômeur de longue durée.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships