Le Syndicat des professionnels de la naturopathie (SPN) a appelé, vendredi 13 janvier, l'État à réglementer la profession, au moment où celle-ci est critiquée et tente de faire le tri dans ses rangs entre vrais praticiens et charlatans.
Le syndicat, qui revendique 3 300 adhérents sur 6 500 naturopathes répertoriés en France, demande à l'État d'« agir vite pour faire reconnaître le métier », avec notamment la mise en œuvre de « titres certifiés », selon un communiqué.
Vers un encadrement plus strict ?
« Il y a du ménage à faire, c'est évident. Nous avons déjà alerté sur des organismes de formation qui ne sont pas assez exemplaires sur l'éthique de notre métier », souligne Alexandra Attalauziti, la présidente du SPN, citée dans le communiqué.
« Nous voulons réguler, organiser, écrémer, c'est une urgence. Nous devons travailler de concert avec les autorités compétentes pour que la naturopathie soit reconnue comme une pratique de la prévention, complémentaire à notre médecine », ajoute Mme Attalauziti.
La demande survient dans un contexte délicat pour la profession, dont certains représentants sont accusés de pratiques dangereuses, proches du charlatanisme, ou de dérives sectaires. Les critiques ont notamment visé ces derniers mois des naturopathes se réclamant de Thierry Casasnovas et d'Irène Grosjean, deux personnalités influentes dans le milieu mais aux positions discréditées dans le monde de la santé.
La polémique a atteint cet été le poids lourd français des rendez-vous médicaux, le groupe Doctolib. Accusé de référencer des naturopathes aux pratiques douteuses, le groupe a annoncé fin octobre « se recentrer exclusivement » sur les soignants « référencés par les autorités », poussant vers la sortie près de 6 000 « praticiens du bien-être ».
Lutter contre les dérives sectaires
La mauvaise publicité semble ne pas vouloir cesser : un homme de 58 ans se présentant comme « naturopathe » et son fils ont été mis en examen jeudi après plusieurs décès survenus à la suite de jeûnes prolongés qu'ils avaient organisés lors de « cures hydriques », a annoncé le parquet de Tours.
« Il est indispensable que les Français soient mieux informés sur les risques importants qu'ils encourent pour leur santé lorsqu'ils participent à ce genre de stages encadrés par des charlatans », a réagi vendredi dans un communiqué la secrétaire d'État à la Citoyenneté, Sonia Backès, rappelant que des assises se tiendraient au printemps pour donner « à l'État les moyens de lutter contre ces nouvelles formes de dérives sectaires ».
« Les professionnels qui utilisent un discours clivant avec la médecine et qui sous couvert de remèdes naturels mettent la vie de leurs clients en danger continuent à exercer en toute impunité. Ces personnes ne sont en rien des naturopathes car ils ne respectent pas l'éthique de notre métier », s'insurge le SPN.
Pour rappel, au moment des consultations conduites pendant six semaines par Doctolib auprès d'acteurs de la santé, certaines professions avaient déjà confié « leur volonté d’être réglementées, justement pour être qualifiées et ne plus être associées à des pratiques déviantes », avait expliqué le Dr Jonathan Favre, généraliste à Villeneuve d’Ascq et membre du comité médical de Doctolib à l'occasion d'une conférence de presse.
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