De quoi parleront donc Marisol Touraine et Manuel Valls qui doivent se voir mercredi prochain à l’Hôtel Matignon ? Peut-être de la réception trois semaines plus tard des syndicats de médecins libéraux. Car, chose promise, chose due, le premier ministre recevra bien les représentants des médecins le mercredi 1er juillet. La rencontre fait suite à une précédente au mois de mars, de laquelle les syndicalistes n’étaient pas ressortis très enthousiastes. Cette fois, le premier ministre recevra encore les présidents des cinq syndicats représentatifs de médecins libéraux et ceux des cinq syndicats de jeunes médecins, internes notamment.
Peut-être parce que ce rendez-vous était prévu, après le vote des députés, les leaders du corps médical ne semblent guère attendre grand chose de cette réunion, même si tous ont décidé de s’y rendre. Eric Henry, le président du SML, accueille cette échéance d’un haussement d’épaule, mais il y sera, dit-il, par simple courtoisie. Côté FMF, Jean-Paul Hamon voit surtout dans l’invitation du premier ministre « une opération de com’ » : « J’ai déjà pris contact avec ses conseillers de Matignon, je n’ai eu aucune réponse. Donc je n’attends rien de cette rencontre. D’autant qu’il se profile une prolongation de Marisol Touraine à son poste pendant deux ans, alors qu’on en a déjà perdu trois… »
Pas davantage d’espoirs à la CSMF. Jean-Paul Ortiz explique qu’il n’a « aucune illusion » sur ce rendez-vous qui, à ses yeux, sera centré pour l’essentiel sur la préparation de cette « Conférence nationale de santé » qui pourrait avoir lieu finalement en janvier, croit-il savoir. « Je pense qu’ils nous annonceront la méthodologie retenue , prédit-il, à propose de cette conférence dont les travaux préparatoires ont été confiés dès mars au conseiller d’Etat Lionel Collet et à Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM).
A MG France on espère quand même que le rendez-vous du 1er juillet mettra sur la table les problèmes de la filière universitaire de médecine générale. Claude Leicher dénonce « un sabotage délibéré de la filière » ces derniers mois avec stagnation des effectifs de généralistes enseignants ; et par voie de conséquence, difficultés croissantes pour les généralistes de trouver collaborateurs ou successeurs. Très remonté contre le gouvernement et impressionné par les mouvements de généralistes sur le terrain, il ira à Matignon avec une question un peu insolente : « J’ai besoin de savoir qui pilote l’avion »...
Claude Leicher voudrait aussi évoquer le tiers payant, alors qu’il nourrit déjà les plus grosses inquiétudes sur la complexité du dispositif prévu au 1er juillet pour les ACS (Aide à la complémentaire santé). Un chantier du TPG auquel le premier ministre tient visiblement beaucoup. Samedi midi dans son discours au Congrès du parti socialiste, il a de nouveau rangé cette réforme au rang des acquis sociaux promus par son gouvernement. En même temps, les questions de santé ont été pour le reste presque absentes de cette intervention fleuve à Poitiers. Comme si pour lui, la question de la réforme Touraine était désormais résolue...
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