La surmortalité, soit l’excédent de décès observés par rapport à ceux attendus, a été un peu plus forte en 2022 (8,7 %) qu’en 2021 (6,9 %) et 2020 (7,8 %), selon la dernière étude de l'Insee. Pourtant, probablement grâce à la vaccination et à l’immunité collective, l’épidémie de Covid-19 a été moins meurtrière en 2022 : il y a eu 38 300 décès de personnes atteintes de la Covid-19 dans les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées selon Santé publique France, soit nettement moins qu’en 2021 (59 100). Le nombre de certificats de décès avec une mention « Covid-19 » est également en baisse. La raison principale serait le fait que début 2022 une grande majorité de la population a reçu au moins deux doses de vaccin, ce qui n'était pas le cas début 2021.
Grippe + canicule
Les décès dus à d’autres causes que la Covid-19 ont donc augmenté en 2022. L’année a compté de manière inhabituelle deux épisodes de grippe, en raison d’une épidémie tardive en mars-avril et précoce en décembre qui a vécu un pic. Des épisodes de fortes chaleurs en été ont occasionné davantage de décès en 2022 qu’en 2021 (2 800 décès versus 200). Les températures élevées une grande partie de l'été ont pu aussi entraîner des décès en dehors des périodes de canicule.
Reports d'opérations
Enfin, l’épidémie de Covid-19 a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d’effets indirects, comme des reports d’opérations, la baisse des dépistages d’autres maladies en 2020, etc. Cela expliquer la hausse de la surmortalité chez les personnes ayant moins de 55 ans et celles ayant plus de 85 ans. Pour les moins de 55 ans, elle a augmenté de 6 % en 2022 pour les moins de 15 ans, de 10 % pour les 15-34 ans et dans une moindre mesure pour les 35-54 ans.
Autres causes que le Covid
Quant aux personnes de 85 à 94 ans, l'augmentation est de 3,5 % et est beaucoup plus forte (+7 %) chez les 95 ans ou plus. Alors que l'effet moisson généré par l'épidémie aurait dû entraîner une réduction significative des plus âgés en 2022, cela n'a pas été le cas. Si comme pour les plus jeunes, les décès des octogénaires et des nonagénaires pour cause de Covid-19 ont été moins nombreux en 2022 qu'en 2021, il s'agit donc d'autres causes qui ont contribué à l'essor de la surmortalité des plus âgés.
Une hausse plus forte chez les femmes
Concernant la surmortalité femmes/hommes, les premières ont essuyé une hausse de 8 % en 2022 contre 5 % en 2021 tandis que les seconds restent au même niveau (+9 %). Dans le détail, les facteurs d'explication sont à trouver chez les femmes de 85 à 94 ans (+7 % en 2022 versus +4 % en 2021). Quant à la stabilité des décès chez les hommes, elle s'explique par une baisse entre 55 et 84 ans qui compense la hausse des plus de 85 ans. La catégorie des 15-34 ans n'est pas épargnée non plus : chez les femmes, elle est de 16 % en 2022 versus 3 % en 2021 (600 décès de plus) et de 8 % contre 3 % chez les hommes respectivement. La catégorie des 18-34 ans a subi également une recrudescence des accidents de la route (+12 %, soit 109 personnes). D'autres facteurs seraient à l'origine de cet excès de décès dans cette catégorie d'âge.
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