Le 31 mai, journée mondiale sans tabac, un quotidien national a fait sa une sur le tabagisme passif avec cette question : « On nous aurait menti ? » Le point d’interrogation étant là pour atténuer les éclaboussures du « pavé dans la mare » lancé par un pneumologue réputé, pour qui « on a créé de toutes pièces une peur qui ne repose sur rien ».
Sans entrer dans la discussion sur les preuves apportées par les études scientifiques, on peut constater que les données chiffrées se multiplient sur les bénéfices de l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Dernières en date, celles publiées en ligne aujourd’hui par le « British Medical Journal » : dans l’année qui a suivi la législation anglaise en la matière (1er janvier 2007), le nombre d’admissions en urgence à l’hôpital pour infarctus a diminué de 2,4 %, soit, rapporté à la population totale, 1 200 cas.
Certes, en pourcentage, la réduction peut apparaître faible, et elle est inférieure à celle trouvée dans d’autres études, mais, souligne le Dr Anna Gilmore, de l’université de Bath, qui a conduit la recherche, les bénéfices pour la santé publique sont importants, compte tenu de la prévalence de la maladie coronarienne. En outre, il existait déjà en Angleterre, avant 2007, de nombreuses restrictions à la liberté de fumer.
Quel que soit le tabagisme, actif ou passif, que la législation réduit, cela protège donc des centaines, des milliers de cœurs. Et la peur n’a rien à voir à l’affaire.
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