La baisse du tabagisme en France est de 12 % en 2 ans, soit 1,6 million de fumeurs en moins, annonce le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) à l'approche de la Journée sans Tabac le 31 mai. La prévalence du tabagisme quotidien, de l'ordre de 25,4 % en 2018, a baissé de 4 points en deux ans.
Ces résultats issus du Baromètre de Santé Publique France (SPF) 2018 sont « d'une ampleur inédite », se réjouit le Dr François Bourdillon, directeur général de l'agence sanitaire, qui souligne dans un éditorial l'impact d'une « politique publique cohérente ».
La e-cigarette, l'outil le plus utilisé pour le sevrage
Augmentation régulière des prix du tabac, mise en place du paquet neutre au 1er janvier 2017, remboursement des substituts nicotiniques, opération « Mois sans Tabac » chaque mois de novembre depuis 2016, l'ensemble de ces mesures marque la volonté d'aller vers une « dénormalisation » de la cigarette, est-il développé.
Pour le directeur général de SPF, le phénomène traduit « à la fois un arrêt du tabac par les fumeurs mais aussi la réduction du nombre de jeunes qui entrent dans le tabagisme ». L'enquête révèle que la e-cigarette est devenue l'outil le plus utilisé par les fumeurs, avec 3,8 % d'entre eux l'utilisant quotidiennement en 2018. Un constat qu'a aussitôt commenté le Conseil économique, social et environnemental (CESE), en rappelant avoir recommandé en janvier 2019 de positionner la cigarette électronique avec ou sans nicotine parmi les autres dispositifs de sevrage.
Consommation de chicha à la baisse
Pour obtenir les données de prévalence, le Baromètre s'est appuyé sur une enquête aléatoire téléphonique réalisée entre janvier et juillet 2018 auprès de 9 074 adultes résidant en France métropolitaine. En 2018, plus de la moitié des fumeurs quotidiens (56,5 %) avaient envie d'arrêter de fumer et près d'un quart ont fait une tentative d'arrêt d'au moins une semaine au cours de la dernière année. De plus, la consommation de chicha a baissé par rapport à 2014, notamment chez les jeunes adultes de 18-24 ans où la prévalence est passée de 27,2 % à 15,6 % entre 2014 et 2018.
Des inégalités sociales encore marquées
Ce bilan positif ne doit pas masquer des inégalités sociales encore très marquées, est-il souligné. Deux groupes se différencient significativement : les plus diplômés (>Bac) dont la prévalence du tabagisme quotidien est de 19,4 % et le reste de la population (sans diplômes, ≤ Bac, revenus faibles), où le chiffre atteint les 28,2 %. Signe encourageant, il apparaît que ces inégalités ne se creusent plus.
Pour François Bourdillon, ces résultats doivent inciter à « maintenir les politiques publiques, voire les accentuer », ce qu'il estime possible avec « les moyens financiers du Fonds de lutte contre le tabac, devenant Fonds de lutte contre les addictions ». Le tabac reste la première cause de mort évitable, notamment chez les femmes où la part attribuable au tabac ne cesse d'augmenter depuis 15 ans (>5%/an). En 2015, plus de 75 000 morts sont attribuables au tabac, soit 13 % de l'ensemble des décès, est-il estimé par SPF.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?