L'Institut national du cancer (INCa) lance une campagne d'information du 22 mai au 10 juin ciblée sur les risques de cancers liés au tabac et à l'alcool, sur le thème « Savoir, c'est pouvoir agir », en lien avec le ministère de la Santé.
40 % des cancers sont évitables
Chaque année, 40 % des 400 000 cancers détectés (en 2017) pourraient être évités grâce à des changements de comportements, rappelle l'INCa. Et 60 000 décès.
Le tabac, responsable de 45 000 décès chaque année (sur 150 000 décès par cancer), est le premier facteur de risque évitable. Il peut être à l'origine de 17 localisations de cancers : le poumon (80 des cancers du poumon sont liés au tabac), mais aussi les voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage, à hauteur de 70 %), la vessie (50 %), le pancréas (30 %).
L'INCa sensibilise aussi au rôle de la durée du tabagisme, même à petite dose, dans le déclenchement des cancers. Seul un arrêt total de la consommation de tabac a un effet certain sur la diminution du risque de cancer, indique l'Institut.
Deuxième facteur de risque évitable de cancers, la consommation d'alcool est responsable chaque année de 15 000 décès en France (et 28 000 nouveaux cancers). Elle est à l'origine de 7 localisations : 58 % des cancers de l'œsophage, 16 % des cancers du côlon et du rectum et 15 % des cancers du sein y sont liés, ainsi, bien sûr, que les cancers du foie. Les effets de l'alcool sont démultipliés lorsqu'ils sont associés à une consommation de tabac, augmentant les risques de cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage). Les risques de cancers de la cavité buccale sont multipliés par 45 chez les grands consommateurs de tabac et d'alcool.
Un avis de 2017 de l'INCa et de Santé publique France préconise de revoir à la baisse des repères de la consommation d'alcool, à pas plus de 10 verres standards par semaine, et pas plus de 2 verres par jour pour les hommes et les femmes (contre 21 verres/semaine chez l’homme et pas plus de 14 verres/semaine chez la femme).
Ni préjugé, ni moralisation
Pour cette campagne, diffusée à la télévision, sur le web, dans la presse et les réseaux sociaux, l'INCa a fait le choix de responsabiliser les Français, en leur donnant une information scientifique solide. « "Savoir, c'est pouvoir agir" traduit la volonté de l'Institut de délivrer au public une information utile, neutre et facilement appropriable tout en permettant d'exercer sa liberté d'information », lit-on. « Sans préjugé ni regard moralisateur sur les habitudes de vie », insiste l'INCa.
Encore près de 62 % des Français pensent que le cancer est héréditaire ; alors que la proportion de cancers liés à la transmission d'une mutation génétique prédisposant au cancer est estimée à moins de 10 %.
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