Les questions à se poser
Mon patient :
1. consulte-t-il pour une demande d’aide à l’arrêt du tabac ?
¶A. claire ?
¶B. ou masquée ? (inquiétude en relation avec le tabac en cas de toux, gène à la marche, demande de radiographie des poumons…)
2. sa pathologie et état (grossesse) nécessiteraient-ils une aide particulière ?
Ce qu’il faut faire
1. Se garder de toute leçon (dangers du tabac…).
2. Proposer de prendre en charge (ou adresser en consultation de tabacologie, annuaire disponible sur tabac-info-service.fr). La prise en charge comporte ¶
¶A. une évaluation initiale : des comorbidités ; de la motivation à l’arrêt par exemple à l’aide du modèle de Prochaska et DiClemente ; de la dépendance à la cigarette par le test de Fagerström (1).
¶B. un accompagnement et une aide psychologique. Le patient doit choisir sa stratégie d’arrêt et le moment opportun. Féliciter et soutenir ses arrêts. L’avertir que l’apprentissage se fait par étapes, que chaque arrêt est un pas de franchi vers l’arrêt définitif.
¶C. un traitement ou une méthode pouvant aider au sevrage : substituts nicotiniques, varénicline, bupropion, psychotropes, thérapies comportementales, cigarettes électroniques (2), acupuncture, mésothérapie, homéopathie, hypnose, auriculothérapie, sport… La HAS recommande (3) : en 1re intention les substituts nicotiniques (gommes à mâcher, timbres ou patchs transdermiques, inhalateurs) ; en cas d’inefficacité ou de refus du patient respectivement en 2e et 3e intentions varénicline et bupropion ; d’associer à ces prescriptions une thérapie cognitivocomportementale (taux d’abstinence à 1 an multiplié par 2).
¶D. une aide dans la prévention des rechutes (à proposer).
3. Laisser la porte ouverte pour une aide, si le patient ne souhaite pas arrêter.
Ce qu’il faut retenir
1. Toute consultation doit être l’occasion : d’interroger le patient (même jeune) sur sa consommation éventuelle de tabac ; de donner un simple conseil d’arrêt à tout patient fumeur (« ce simple conseil d’arrêt de la part d’un professionnel augmente considérablement les chances d’arrêt ») ; de demander au patient fumeur s’il souhaite arrêter de fumer (3).
2. La dépendance au tabac peut être physique, psychologique, environnementale, comportementale.
3. Les réflexes pavloviens dominent le besoin pharmacologique.
4. Arrêter de fumer, c’est apprendre par répétition à ne pas prendre de cigarette dans les conditions réflexes habituelles qui invitent à fumer (par exemple, apprendre par la répétition à boire un café sans prendre de cigarette).
5. La cigarette électronique reproduit certains aspects gestuels et peut être une aide.
6. Informations aux professionnels : pro.tabac-info-service.fr
7. Aides aux patients : un soutien téléphonique (au 3989 : ligne Tabac-info-service) ; des outils d’auto-support (site tabac-info-service.fr) ; diverses applications (« tabac info service », « smocker stop » « smoke free », « Quit Now », « stop tabac », « Qwit ».) ; les réseaux sociaux (Facebook : « je ne fume plus », « je ne fume plus, je vapote », « Tabac-info-service »).
(1) Fagerström K, Determinants of Tobacco use and renaming the FTND to the Fagestrom Test for Cigarette Dependance. Nicotine Tob Res. 2012 ;14(1):75-8
(2) Avis du Haut Conseil de Santé Publique relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique ou e-cigarette étendus en population générale. Publié le 22 février 2016, il précise :
« La cigarette électronique peut être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation des fumeurs ».
(3) Recommandations HAS 2014 (Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en 1er recours)
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