Le baclofène pourrait-il aider les patients à maîtriser leur bégaiement de la même manière qu'il leur permet de réduire leur consommation d'alcool ? Et pourquoi pas ! L'activité myorelaxante du baclofène en fait déjà un traitement pour calmer les raideurs musculaires ou soulager les symptômes de la sclérose en plaques. Or, les tensions musculaires non contrôlées de la face et du cou constituent l'une des causes du bégaiement.
Dans un article publié dans le « BMJ Case Reports », le Dr Esther Beraha et ses collègues du département de l'université d'Amsterdam, décrivent le cas d'un patient hollandais de 61 ans, buvant 2 à 3 litres de vin par jour, mis sous baclofène après plusieurs échecs de désintoxication. Le patient éprouve de grandes difficultés de communication, aggravées par le fait que le néerlandais n'est pas sa langue maternelle. Recruté dans un essai de 10 semaines sur l'efficacité du baclofène dans le sevrage alcoolique, son bégaiement s'est arrêté à partir d'une dose de baclofène de 90 mg par jour.
Une action sur la dopamine
Dans le même temps, le patient s'est plaint de somnolence, de raideurs musculaires et de jambes lourdes qui ont conduit ses médecins à réduire progressivement la dose, jusqu'à arrêter définitivement le traitement. Dès sa sortie de l'étude le patient a retrouvé ses problèmes de communication et d'articulation.
Pour les auteurs, le baclofène pourrait constituer une option pour les patients souffrant de troubles de la diction type bégaiement. Ils rappellent que ce traitement réduire la production de dopamine, dont des taux élevés sont observés chez les patients ayant des problèmes de diction.
Ils estiment toutefois qu'il faudra mener des essais chez des patients non alcoolodépendants pour confirmer ses premières observations. Ils estiment possible que la réduction de la consommation d'alcool liée à la prise de baclofène, plus que le traitement lui-même pourrait être à l'origine de l'amélioration de la diction.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?