« Le tabac est une drogue qui ne présente aucun intérêt. Tout repose sur la seule dépendance chimique à la nicotine, sans aucune autre satisfaction à la prise que de supprimer le manque induit par la cigarette précédente, ce qui m’amène à penser que le tabac va finir par disparaître, confie le Pr Bertrand Dautzenberg (Paris). Ce n’est absolument pas le cas pour l’alcool, la cocaïne et le cannabis, qui au milieu d’un océan d’inconvénients, apportent pour un temps un petit bénéfice au consommateur. Je reste intimement convaincu de l’intérêt de légaliser le cannabis, avec un marché strictement contrôlé au nom de la santé publique, qui me paraît le seul moyen de protéger les jeunes consommateurs et de faire baisser la consommation. »
Même si nous nous targuons de rester les plus stricts d’Europe au niveau législatif, c’est toujours en France que la consommation de cannabis est la plus importante dans l’Union. « Cette légalisation pourrait s’organiser avec les buralistes s’ils sont volontaires pour le faire au nom de la santé publique, ou des réseaux de boutiques comme ceux qui se sont rapidement développés pour la cigarette électronique, considère le Pr Dautzenberg. La légalisation permettrait d’éloigner la résine et les produits dérivés, pour faciliter l’accès à du cannabis de qualité constante et mieux connue. Avant 1917, on le trouvait dans les pharmacies et les herboristeries. Il faut peut-être y revenir, en tout cas il faut y penser, et ne plus laisser l’industrie du tabac – ou les investisseurs de Wall Street, comme au Colorado – imaginer la suite. »
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