LA PRÉVALENCE du tabagisme au niveau mondial est élevée. Près de 20 % des terriens fument du tabac. Les projections indiquent une tendance à l’accroissement de cette prévalence dans les pays défavorisés. Les travaux antérieurs ont montré que le tabagisme est associé à une augmentation du risque individuel de tuberculose et de la mortalité par cette infection.
Stanton Glantz, Sanjay et coll. (Université de San Francisco) ont voulu savoir ce qu’il en est à l’échelle des populations. Les variations de la prévalence du tabagisme affectent-elles la prévalence et la gravité de la tuberculose ?
Les auteurs ont cherché la réponse en réalisant une modélisation prévisionnelle mathématique, prenant en compte les tendances pour le tabagisme.
« Nous avons projeté l’incidence, la prévalence et la mortalité par tuberculose dans les différentes régions de l’OMS entre 2010 et 2050 et nous avons injecté les tendances pour le tabagisme, le diagnostic, les succès thérapeutiques et la prévalence du VIH. »
Le modèle prédictif indique que le tabagisme pourrait produire un excès de 18 millions de cas de tuberculose (erreur standard 16-20) et 40 millions de décès par tuberculose (39-41) entre 2010 et 2050, si la tendance concernant le tabagisme suit la même pente d’accroissement.
L’effet du tabagisme serait d’accroître le nombre des cas de tuberculose de 7 % et des décès de 66 %, si on compare avec des modèles de prédictions qui ne prennent pas en compte le tabagisme.
Le tabagisme par ailleurs agit négativement sur l’objectif de réduction de la mortalité mondiale par tuberculose, qui était de diviser par deux ce chiffre entre 1990 et 2015. Le modèle indique qu’une politique agressive de réduction du tabagisme, réalisant une réduction de 1 % par an jusqu’à extinction, éviterait 27 millions de décès par tuberculose attribuables au tabagisme d’ici 2050.
Toutefois, si la prévalence du tabagisme s’accroît pour toucher jusqu’à 50 % des adultes (comme cela est observé dans les pays à forte prévalence), l’estimation fournie par le modèle montre que 34 millions de décès supplémentaires risquent de survenir d’ici 2050.
British Medical Journal; DOI :10.1136/bmj.d5506
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?