L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publie une nouvelle monographie, en anglais, « La neurobiologie de l’addiction : implications éthiques et sociales ». Dans un compte-rendu destiné aux décideurs politiques, elle fait le point sur la recherche et ses implications éthiques et politiques. Jusque-là, la plupart des travaux ont porté sur le fait que les drogues augmentent la libération de la dopamine, neurotransmetteur qui aide les consommateurs à mémoriser des signaux du plaisir ou de récompense. De nouvelles découvertes indiquent que la sérotonine et la noradrénaline (dont l’action conjointe régule l’impulsivité et augmente la vigilance) interviennent également. La consommation chronique de drogue perturbe l’action conjointe de ces substances et rend le consommateur plus sujet à des besoins maladifs de drogue et moins capable de maîtriser sa consommation.
Les découvertes récentes de la neurobiologie ouvrent des pistes thérapeutiques, comme des « vaccins » qui se fixent sur la drogue visée dans le flux sanguin, l’empêchant de parvenir jusqu’au cerveau, ou des implants de drogue à libération lente, qui permettent une réduction progressive de la dose. Les recherches portent également sur les tests de dépistage pour repérer les gènes qui augmentent la susceptibilité à l’addiction ou les techniques de neuro-imagerie, qui éclairent les processus d’addiction.
L’optimisme est cependant tempéré par des inquiétudes d’ordre éthique, dit l’OFDT, qui met en garde contre de mauvais usages de ces nouvelles approches, s’interrogeant notamment sur la neurochirurgie ou la stimulation cérébrale profonde.
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