MULTIMODALE, la prise en charge des addictions ne se résume bien évidemment pas à l’univers hospitalier. Outre la médecine de ville, celle-ci inclut également de nombreuses structures médico-sociales. À commencer par les Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD). Longtemps, ces différents univers sont demeurés cloisonnés. Aujourd’hui, les choses évoluent et chacun a compris la nécessité d’une gamme de prise en charge diversifiée, allant de la structure d’accueil et d’accompagnement de quartier jusqu’à l’hôpital universitaire. Dynamiser le lien entre milieux sanitaire et médico-social pour favoriser l’approche transdisciplinaire de la prévention et de la prise en charge des addictions, tel est l’objectif des 16es rencontres du RESPADD, qui se déroulent jeudi à Paris. Claude Évin, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France ouvrira la journée. Intervention qui n’est pas anodine. « Il y a une forte recommandation des ARS et de la DGS (Direction générale de la santé) pour un rapprochement des secteurs sanitaire et médico-social. Néanmoins, pour l’instant ces recommandations, ne sont pas assorties de financement », constate le Dr Anne Borgne, présidente du RESPADD. C’est là où le bât blesse. « À un moment, les réseaux ont été financés par le ministère de la Santé. Dans les conventions actuelles (encadrant les réseaux addictions), rien n’est financé. Tout repose sur la base du volontariat et de l’organisation de soins que l’on a décidé de mettre en place », indique le Dr Borgne, qui a développé en Seine-Saint-Denis (93) un réseau addictions associant hôpital, CSAPA et CAARUD.
Suivi du patient.
Ouvert depuis janvier autour de l’hôpital René Muret (Sevran), ce réseau a permis de créer un maillage entre les différents acteurs du département intervenant dans le champ des addictions. Dans cette organisation définie par convention, « les patients sont repérés par les structures de bas seuil (CAARUD), amenés soit vers un médecin traitant, soit vers un CSAPA ou directement à notre service pour une hospitalisation », explique-t-elle. « Durant l’hospitalisation, il y a une intervention des CAARUD ou des CSAPA permettant de préserver le lien entre les patients et ces structures d’accompagnement. Cela permet de préparer au mieux la sortie et le suivi du patient », explique le Dr Borgne. « Notre service hospitalier dispose d’un éducateur spécialisé qui mène un travail de liaison avec les différentes structures médico-sociales du département. Par ailleurs, cet éducateur a fait rentrer les CAARUD à l’hôpital où se déroulent les réunions interCAARUD », précise-t-elle. « Grâce à cette organisation des barrières sont tombées. Si entre acteurs sanitaires et médico-sociaux, nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d’onde, chacun s’enrichit de la culture de l’autre », conclut le Dr Borgne.
* Programme des rencontres 2011 sur le site www.respadd.org.
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