Mais qu’ont-ils donc tous avec le baclofène ? Voilà un médicament qui, détourné de son usage initial, est prescrit par des médecins et absorbé par des milliers de patients à des doses générant de graves effets secondaires, voire des morts.
Le refus de l’ANSM, confirmé sur la forme par le Conseil d’Etat, de cautionner ces doses élevées a entraîné une levée de boucliers étonnante.
Aucun essai clinique de qualité n’a démontré l’efficacité du baclofène dans la réduction du « craving » (envie irrésistible de boire) notamment pas l’analyse de douze essais cliniques récents, réalisés par les chercheurs de l’Université de Liverpool. Qui plus est, il existe un autre produit, le nalméfène ayant l’AMM européenne, avec pour indication officielle ce même « craving » : il ne décolle pas dans les prescriptions. Risquons une opinion largement répandue chez nos confrères : l’alcoolisme reste l’un des principaux fléaux de notre société et l’un des plus difficiles à soigner. D’où la nécessité de croire en une drogue miracle, d’autant plus efficace qu’elle est accompagnée de sévères effets secondaires. Nous savons tous qu’une injection intra-musculaire douloureuse est considérée comme plus efficace par les patients, indépendamment de la pharmacologie, qu’un comprimé dénué d’effets secondaires…
Ajoutez un côté « secte » aux adeptes enthousiastes du produit et on comprendra peut-être pourquoi il n’est prescrit qu’en France…
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