DONNER À DES fumeurs des informations sur leur risque individuel vis-à-vis de pathologies graves associées au tabac permet d’augmenter leur motivation à arrêter, selon une analyse d’études, publiée dans le « Postgraduate Medical Journal » par une équipe de chercheurs Néozélandais (Robert Young et coll.).
« La personnalisation de l’évaluation du risque (cholestérolémie et mesure de la tension artérielle) a représenté un pilier de la prévention des maladies coronaires. La mise en œuvre de cette méthode a abouti à une réduction significative de la mortalité au cours de la dernière décennie », explique le Dr Young. « Comme nous avons maintenant à notre disposition des outils permettant de détecter les personnes présentant des risques élevés de maladies pulmonaires associées au tabagisme, une telle approche peut aussi être productive dans ce contexte. »
L’analyse des études montre que faire aux patients une spirométrie, leur montrant concrètement l’état de leur fonction pulmonaire, ainsi qu’un test spécifique déterminant leur risque propre de cancer (test combinant une mesure de 20 mutations génétiques associées au risque de cancer pulmonaire, avec des facteurs non génétiques tels que l’âge, les antécédents familiaux et un diagnostic de BPCO) augmentent les taux de d’arrêt ainsi que sevrage réussi.
D’une manière générale, « les taux d’arrêt sont bas. Tous les ans environ 41 % des fumeurs tentent d’arrêter, mais seulement 10 % y parviennent. Avec l’aide des substituts et des médicaments, les taux de persistance du sevrage à un an ne dépassent pas 30 % », notent les auteurs. En revanche, on a observé que les taux d’arrêt sont plus importants chez les personnes qui ont souffert des complications de leur dépendance. Une notion que cette analyse confirme.
Bien que 50 % des fumeurs à long terme décèdent des maladies liées au tabac et que 50 % de ces décès sont dus à des atteintes pulmonaires, beaucoup de fumeurs croient qu’ils vont passer à travers les mailles du filet. Les résultats des tests leur montrent concrètement les risques.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?