En 2018, les Français ont réduit leur consommation de tabac. Selon les données de Logista, principal fournisseur des buralistes français, obtenues par l’AFP, les livraisons de cigarettes ont chuté de 9,32 % en volume pour atteindre 40,23 milliards de cigarettes livrées (44,36 milliards en 2017). En 2016 et 2017 déjà, un recul des ventes de respectivement 1,2 % et de 1,48 % avait été enregistré dans l’Hexagone.
Pour le pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Bertrand Dautzenberg, cette baisse de la consommation de tabac est liée à la forte augmentation des prix du paquet de cigarettes et du tabac à rouler en 2018. Le 1er mars, le prix du paquet de 20 cigarettes avait en effet pris un euro supplémentaire pour atteindre 8 euros en moyenne.
Le prix, une incitation au sevrage
« C’est une politique de santé publique qui marche, cela va faire des milliers de vies sauvées, c’est important », s’est félicité auprès de l’AFP Bertrand Dautzenberg. Alors que le tabac tue 75 000 personnes en France chaque année, la hausse du prix « a motivé beaucoup de gens à arrêter de fumer : le prix est redevenu un facteur d’arrêt du tabac, car fumer un paquet par jour coûte maintenant 240 euros par mois », poursuit le pneumologue. Cette augmentation du prix va se poursuivre dans les prochaines années pour atteindre un paquet à 10 euros fin 2020. Ainsi, en 2019, deux hausses de 50 centimes sont prévues en mars et en novembre.
D’autres mesures de santé publique en faveur de la lutte contre le tabac peuvent expliquer cette tendance à la baisse de la consommation de tabac, comme le « Mois sans tabac » ou le paquet neutre qui ne permet plus d'associer la cigarette à une marque et une image valorisée. Le remboursement des substituts nicotiniques (gomme à mâcher, patchs, pastilles) aurait également permis à des fumeurs de franchir le cap du sevrage. Selon l’Assurance-maladie, les prescriptions de ces substituts ont connu une croissance de 75 % entre mars et septembre 2018.
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