Le 11 avril dernier, sept jeunes gens étaient hospitalisés à Montpellier suite à une consommation de GHB (gamma-hydroxybutyrate). Ce type d’accidents liés à la consommation de GHB ou de GBL (gamma-butyrolactone) s’est également produit lors de soirées parisiennes au cours des derniers mois. Une situation préoccupante mais pas nouvelle, qui avait donné naissance en 2005 au projet « Fêtez clairs ». Un collectif pour le moins pluridisciplinaire, qui a le mérite de réunir services de police, Préfecture de Paris, associations de prévention et culturelles, syndicats de boîte de nuit et organisateurs de soirées. L’idée est d’intégrer la promotion de la santé et la gestion des risques dans les pratiques festives. Les différents partenaires se sont rassemblés la semaine dernière au Rex, club mythique de la capitale, pour présenter leur campagne de prévention qu’ils diffusent à travers les différents établissements qui ont signé la charte « Fêtez clairs ».
« Il n’y a pas contradiction entre la fête et la santé publique, a résumé le Dr Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris et en charge de la santé publique. Au contraire, la santé doit permettre à tout un chacun de profiter de toutes ses capacités, de s’épanouir dans sa tête et dans son corps et la fête en fait partie. Mais nous devons savoir que nous sommes capables de faire la fête tout en gérant les risques ».
Charte.
Concrètement, le concept se traduit par la tenue de stands d’information dans les clubs avec brochures sur les risques des différentes drogues, de l’alcool, des MST, distribution de tampons auditifs etc. Par ailleurs, une formation, assurée par des associations et le service de prévention de la Brigade des stupéfiants de Paris, est également proposée au personnel des établissements de nuit sur les produits psycho-actifs, la conduite à tenir en cas d’accident, les moyens de limiter les accidents (eau froide accessible, aération, espace de repos), ou la responsabilité juridique des exploitants.
À ce jour, 250 professionnels ont déjà été formés. Onze patrons de discothèques ont signé cette charte, bien contents d’y trouver le moyen de redorer un peu le blason d’une réputation de « marginalisé ». « C’est la reconnaissance de la professionnalisation de nos établissements, trop souvent perçus uniquement comme générateurs de gênes sonores et d’accidents de la route, se félicite Bruno Blanckærte, président de la CSCAD (Chambre syndicale des cabarets artistiques et discothèques). On occulte généralement la plus-value sociétale et le rôle que joue l’activité nocturne dans le rayonnement créatif et culturel de Paris ». La charte, lancée fin 2007 engage ses signataires à « créer un environnement respectueux pour la santé » (accessibilité à l’eau froide et aux denrées alimentaires, ventilation, volume sonore), prévenir les conduites à risques et gérer les comportements illicites (en instituant un dialogue avec la police).
Aujourd’hui, cette approche « est déjà bien engagée, mais nous voulons la développer, voire la systématiser », ambitionne Jean-Marie Le Guen. Jean Benet, chef de projet toxicomanie à la Préfecture de Paris plaide quant à lui auprès des associations à « ne pas relâcher leur attention face aux nouveaux produits ».
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