UNE ÉTUDE américaine publiée dans « Clinical Cancer Research » montre que dans les cancers de l’oropharynx positif pour le papillomavirus (HPV), le pronostic est pus mauvais chez les fumeurs ou anciens fumeurs que chez ceux qui n’ont jamais fumé.
Cette étude a porté sur 124 patients qui présentaient un cancer avancé de l’oropharynx (amygdale ou base de la langue). La plupart (102) avaient de l’ADN du papillomavirus dans leur tumeur, ce qui cadre avec le fait que ce virus est un facteur de risque majeur de ce type de cancer. Parmi les sujets présentant une tumeur HPV négative, tous étaient des fumeurs. Parmi les 102 qui avaient une tumeur HPV positive, les deux tiers étaient des fumeurs ou des anciens fumeurs.
Chez les patients HPV positifs, ceux qui n’avaient jamais fumé, 6 % ont eu une récurrence de leur cancer ; en revanche, 19 % des anciens fumeurs et 35 % des fumeurs actuels ont présenté une récurrence.
En ce qui concerne les cancers HPV négatifs, dans lesquels tous les patients étaient fumeurs, le taux de récurrence a atteint 50 %.
Traditionnellement, les utilisateurs de tabac sont plus exposés que les non-fumeurs aux cancers de la tête et du cou. Les cancers positifs pour l’HPV répondent mieux à la chimiothérapie et à la radiothérapie ; ce qui a conduit à se demander si ces traitements hautement toxiques pourraient être réduits chez ces patients. « Les effets secondaires de ces traitements touchent des fonctions essentielles comme le fait de manger et de déglutir, souligne Thomase Carey, principal auteur de l’étude. Puisque ces tumeurs répondent si bien au traitement, notre équipe s’est posé la question suivante : pourrions nous épargner à ces patients quelques-uns de ces effets secondaires tout en maintenant un bon pronostic si nous réduisons les doses administrées ? Si nous décidons de réduire l’intensité du traitement, notre étude montre que nous devrons prendre le tabagisme en compte. » L’équipe prévoit des essais cliniques pour évaluer la réduction du traitement chez les patients à faible risque - ceux dont la tumeur exprime certains marqueurs, incluant la présence de l’HPV et l’absence de tabagisme. L’essai devrait commencer au printemps.
Clinical Cancer Research, vol 16, n°4, 15 février 2010.
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