NE PAS STIGMATISER les jeunes à travers leurs consommations pour « rentrer dans une logique de confiance » : cette volonté de dédramatisation plane sur l’ensemble du dispositif de prévention mis en place par les pouvoirs publics contre la consommation excessive d’alcool. L’organisation d’apéros géants via les réseaux sociaux (conduisant à la mort d’un jeune homme ivre, à Nantes en mai dernier) a, quoi qu’il en soit, suscité un vif émoi puisque pas moins de trois groupes de travail ont été invités à travailler sur ce sujet. C’est à partir de ces réflexions que les ministres de la Santé et de la Jeunesse, Roselyne Bachelot et Marc-Philippe Daubresse, ont échafaudé un plan pour concilier les « besoins des jeunes de pouvoir participer et organiser des moments conviviaux » et le « nécessaire rappel et respect des règles de sécurité et de prévention ».
Plusieurs moyens d’informations visent à sensibiliser les jeunes « aux risques immédiats liés à la consommation excessive » d’alcool. La brochure « Alcool, plus d’info pour moins d’intox », diffusée par l’INPES depuis 2008 et appréciée pour son « contenu et son ton ni moralisateur, ni culpabilisant », sera rediffusée l’année prochaine. Le site alcoolinfoservice.fr, destiné jusqu’à présent aux buveurs réguliers sera enrichi d’une rubrique destinée aux jeunes au cours du deuxième trimestre 2011. Le spot de prévention « Boire trop », qui avait connu de bons résultats d’évaluation en 2008 et en 2009, sera rediffusé pendant l’été 2011, « période particulièrement propice à la surconsommation ». Des actions d’information seront également menées auprès des directeurs d’écoles et des chefs d’établissement et des associations de parents d’élèves, et de manière générale, auprès du personnel des structures d’accueil collectif de mineurs.
Les événements festifs encadrés.
Afin d’impliquer directement les jeunes et de les responsabiliser, une convention de développement du service civique sera signée entre les deux ministères Santé et Jeunesse pour permettre aux 18- 25 ans de « devenir les premiers acteurs à sensibiliser leur génération ». Les événements festifs tels que les « apéros géants » ne seront pas interdits mais encadrés. Éric Bergeault, de la direction départementale de la cohésion sociale du Cher, sera désigné « coordinateur national des événements festifs » organisés par les jeunes. Il aura la tâche de former un réseau de référents territoriaux. La promotion de bonnes pratiques dans l’organisation des soirées étudiantes sera matérialisée par l’édition d’un guide.
Mais la consommation d’alcool n’est pas l’apanage des étudiants. Un des groupes de travail note que parmi les jeunes de 18 à 25 ans, « on constate que l’usage régulier d’alcool est plus répandu chez les travailleurs (occupés ou non), même si dans l’ensemble les niveaux de consommation d’alcool sont proches ». Les résultats d’une enquête de 2008 (ESCAPAD) montrent qu’un peu moins de 8 jeunes sur 10, âgés de 17 ans, déclaraient avoir consommé de l’alcool au cours des 30 derniers jours. L’ivresse régulière concerne 9 % des 17 ans tandis que les consommations ponctuelles importantes (5 verres ou plus en une seule occasion) toucheraient près de la moitié d’entre eux (49 %). Enfin, « sans préjuger en rien d’une quelconque causalité », les adolescents qui s’enivrent sont plutôt des enfants de cadres « vivants dans des familles apparemment sans problème et menant des études ».
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