LA QUESTION n’était pas élucidée. Elle semble l’être maintenant, mais sa réponse n’est pas univoque. Fumer des joints ne nuit pas à la fonction pulmonaire, comme le fait le tabac. Mais à la condition de ne pas dépasser un usage récréatif, c’est-à-dire un joint par jour. Au-delà, la fonction ventilatoire commence à être altérée. Mais la surprise, pour Mark J. Pletcher (San francisco) et coll., est venue de la légère amélioration de certains items des épreuves fonctionnelles respiratoires apportée par la consommation récréative.
L’enquête a été menée auprès des 5 115 hommes et femmes de la cohorte CARDIA (Coronary Artery Risk Development In young Adults) suivis sur plus de vingt ans de 1985 à 2006, tous fumeurs. Dans ce cadre, une mesure de la capacité vitale (CV) et du VEMS était régulièrement réalisée.
La consommation de tabac était linéairement associée à une baisse de la CV et du VEMS. À l’inverse, la marijuana ne crée pas de changements linéaires. Fumer au plus un joint par jour (soit 1 joint-an) entraîne plutôt une discrète amélioration de ces deux marqueurs : la CV augmente de 20 ml/joint-an et le VEMS de 13 ml/joint-an. Passé ce seuil critique du joint quotidien la fonction pulmonaire plafonne avant de chuter. La pente du VEMS passe à -2,2 ml/joint-an pour plus de 10 joints-an et à -3,2 ml au-delà.
Les auteurs en concluent à l’absence de répercussion ventilatoire d’un usage récréatif ou à visée thérapeutique.
JAMA, 11 janvier 2012, vol 307, n°2, pp.173-181.
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