EN 2005, la Commission européenne lançait la campagne « Help-Pour une vie sans tabac », destinée aux jeunes âgés de 15 à 34 ans. L’idée de la commission était de « délivrer un message unique, fort et cohérent dans les 27 États membres » autour de la prévention (ne pas commencer de fumer), la cessation et la lutte contre le tabagisme passif. De fait, la campagne a été diffusée sur plus de 130 chaînes télévisées, sur un ton humoristique et décalé.
Depuis 2005, plus de 16 millions de visiteurs se sont rendus sur le site Help. Car la campagne télévisée était évidemment relayée en ligne (www.help-eu.com). C’était même le cœur du dispositif. Consultable en 23 langues, le site prodigue des conseils, des astuces, des quizz, des vidéos et propose un espace privé pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer. L’internaute peut en effet s’inscrire et reçoit des messages d’encouragement pendant deux mois de la part du programme d’accompagnement. Depuis le lancement de ce module en 2007, plus de 2 185 000 citoyens s’y sont inscrits. Une version mobile est également proposée. Ceux qui sont encore plus branchés peuvent donner leur numéro de portable dans l’espace « Help in my pocket » du site.
La websérie mettant en scène les Helpers, trois superhéros qui sauvent les Helpme des méfaits du tabac a connu lui aussi un joli succès. Grâce à son audace, absurde et provocante, sans doute. Et sa grande interactivité, chère aux jeunes internautes, qui pouvaient voter pour l’astuce que les Helpers utiliseraient lors de l’épisode suivant.
« Fumer est absurde ».
Plus de 400 animations ont été organisées chaque année dans tous les coins de l’Europe pour inciter les jeunes à participer à cette campagne. Même l’argument « street art » (expression à travers le graffiti) a été avancé pour séduire les jeunes fumeurs. Diverses associations européennes, rassemblant des étudiants en médecine, en pharmacie, en sciences dentaires, en psychologie, ont participé activement à cette campagne. Une enquête IPSOS confirme, par ses chiffres (près de 30 000 interviews réalisées par téléphone dans les 27 pays européens, 1 000 pour chacun), que la visibilité de la campagne a été très élevée. « Les Européens semblent prêts à recevoir des conseils sur le tabac via de nouveaux médias », analyse la direction générale Santé et Protection des consommateurs de l’Union européenne, à l’initiative de Help, qui se réjouit par ailleurs de devenir « année après année acteur de la campagne antitabac ». Donner des conseils sur le tabac ou sur l’aide aux fumeurs apparaît pertinent à la plupart des Européens, estiment encore les « Helpers ». Après avoir vu la campagne, 55 % des fumeurs européens se disent, selon l’enquête, que fumer est absurde ; 75 % auraient pris conscience de l’importance de ne pas fumer et 68 % des non-fumeurs seraient d’autant plus convaincus que le tabagisme passif tue (aussi).
Mais, tout de même, Ipsos souligne que l’impact de Help est plus fort et juste auprès des non-fumeurs que des fumeurs.
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