ROSELYNE BACHELOT avait annoncé la semaine dernière l’avoir signé : l’arrêté sur les « avertissements de caractère sanitaire » devant figurer sur les conditionnements des produits de tabac est paru le 20 avril au « Journal officiel ». Les industriels ont un an à compter de cette date pour écouler leurs stocks de paquets de cigarette et deux ans pour les autres produits.
Très attendues par les antitabac, les images qui devront figurer au dos du paquet, censées être dissuasives, seront choisies parmi 14 (sur les 42 proposées par l’Union européenne), chacune accompagnée d’un message spécifique. Par exemple : « Les fumeurs meurent prématurément » avec le gros plan d’un pied à la morgue ; « Fumer crée une forte dépendance, ne commencez pas », avec une seringue ; « Fumer peut entraîner une mort lente et douloureuse », avec une gorge horriblement rongée par un cancer ; ou encore, beaucoup moins choc et stressant, « Votre médecin ou votre pharmacien peuvent vous aider à arrêter de fumer », avec une blouse blanche en train de prendre la tension d’une patiente.
De l’autre côté du paquet, on trouvera simplement, comme actuellement, l’un des deux avertissements suivants : « Fumer tue » ou « Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage ».
L’arrêté précise les dimensions des avertissements, la surface que les messages doivent occuper (30 % pour les avertissements généraux, 40 % pour ceux avec image), le type de caractères, l’épaisseur minimale du bord noir qui les entoure (3 mm)... Les industriels assurent qu’une année n’est pas suffisante pour fabriquer les nouveaux conditionnements.
Quel sera l’impact de cette nouvelle mesure ? Pour l’OMS, qui en avait fait le thème de la journée mondiale sans tabac 2009, l’association textes-images « est le meilleur moyen d’inciter les gens à cesser de fumer ». Dans l’enquête ITC (International Tobacco Control) France, étude de cohorte réalisée de 2006 à 2008, 69 % des fumeurs déclaraient avoir remarqué « souvent » ou « très souvent » les avertissements et la moitié affirmaient que ces mises en garde les faisaient « beaucoup » réfléchir aux risques du tabagisme. Mais des études en neurosciences laissent sceptiques quant à l’effet d’images-choc (« le Quotidien » du 30 juin 2009). L’une d’entre elles, réalisée par le Centre de neuroimagerie appliquée de l’université de Warwick (Royaume-Uni), obtenait ainsi des résultats surprenants en mesurant les réactions du cerveau : les paquets de cigarettes avec un avertissement ont stimulé davantage les aires du cerveau associées à l’envie de fumer que les paquets qui n’en étaient pas pourvus.
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