LE CÉLÉCOXIB, un inhibiteur sélectif de la COX-2, posséderait une puissante action chimio-préventive contre le cancer du poumon chez les ex-fumeurs. Une étude de phase III est attendue.
Près de 90 % des décès par cancer du poumon, dans les pays développés, sont dus à la fumée du tabac. Si l’arrêt du tabagisme diminue le risque de cancer du poumon avec le temps, il n’élimine pas complètement ce risque chez les ex-fumeurs. D’où l’utilité d’envisager une approche complémentaire de chimioprévention. La voie de la COX- 2/PEG2 (cyclooxygénase-2/ prostaglandine E2) joue un rôle pivot dans le développement des cellules malignes.
Une étude de phase IIb, randomisée en double insu, a été conduite chez des ex-fumeurs (n = 137, âge › 45 ans) ayant fumé plus de 30 paquets-années (soit, par exemple, un paquet par jour pendant plus de trente ans) et ayant stoppé le tabac depuis au moins un an. Les sujets étaient indemnes d’anomalies cardio-vasculaires, rénales ou hépatiques et avaient un score de Framingham à dix ans inférieur à 10 %, soit de faible risque (une précaution prise en raison du risque cardio-vasculaire signalé en 2004 avec la prise à long terme du célécoxib). Les sujets ont reçu 800 mg de célécoxib (400 mg, deux fois par jour), ou un placebo.
Une bronchoscopie, faite chez 101 participants (à l’enrôlement et après six mois de traitement), montre que le traitement préventif par le célécoxib réduit l’indice de prolifération Ki-67 d’environ 34 % en moyenne, tandis que le placebo l’augmente de 3,8 %. La diminution de l’indice Ki-67 est corrélée à une réduction et/ou une disparition des nodules pulmonaires, précurseurs potentiels d’un cancer. Le célécoxib agit également sur d’autres biomarqueurs, tels que le taux plasmatique de la protéine C réactive et celui de l’IL6 dans le liquide de lavage bronchoalvéolaire (LAB), qu’il réduit, et le taux de la 15-PGDH (15-hydroxyprostaglandine déshydrogénase) dans le LAB, qu’il augmente.
Il est intéressant de noter qu’un rapport COX-2/15-PGDH élevé dans le LAB prédit une réponse du Ki-67 au célécoxib, ce qui pourrait aider à sélectionner les patients susceptibles de bénéficier de cette chimioprévention.
Des résultats qui justifient le lancement d’une étude plus vaste de phase III.
Mao et coll. Cancer Prevention Research, 4 juillet 2011.
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