UNE ÉQUIPE américaine montre qu’un anticorps monoclonal humanisé ciblant le virus West Nile (WN) (virus du Nil occidental) peut être produit en quantité par des plants de tabac ; anticorps qui protège un modèle un contre une dose léthale de virus.
Le virus WN, qui est diffusé par des moustiques, est trouvé dans des régions tempérées d’Amérique du Nord et du Sud, y compris aux États-Unis. Il est responsable d’infections bénignes voire inapparentes, mais aussi d’attaques plus sévères du système nerveux, sous la forme de méningite ou d’encéphalite. On recherche activement un traitement ou un vaccin contre ce virus contre lequel il n’y a encore rien d’efficace.
Des recherches ont abouti à des anticorps bloquants, qui reconnaissent le virus et empêchent son entrée dans la cellule en laboratoire. Le problème est que la production de ces anticorps par l’animal est d’un coût prohibitif.
« Nous avons précédemment publié que l’anticorps humanisé Hu-E16 se lie à un épitope hautement conservé sur une protéine d’enveloppe, qu’il bloque la fusion virale et présente un potentiel thérapeutique post-exposition », racontent Huafang Lai et coll.
« Nous avons fait générer cet anticorps Hu-E16 par la plante Nicotiana benthamiana et observé que la production est rentable. Les mesures montrent qu’elle peut facilement atteindre l’échelle de la production industrielle à un coût très raisonnable. » Le Hu-E16 de N. bentiamana est exprimé à des taux élevés dans les feuilles en huit jours. L’anticorps présente une affinité élevée pour lier le virus WN et le neutraliser (étude in vitro). Une dose unique de Hu-E16 de plante a protégé des souris infectées à doses létales, jusqu’à 4 jours après l’infection. L’efficacité de cette protection est similaire à celle conférée par des anticorps produits par des mammifères.
Les auteurs concluent que ce travail représente une preuve de principe que des anticorps générés par une plante peuvent être efficaces et rentables. Et que ces résultats pourraient être en faveur de la mise au point de traitements pour des maladies émergentes qui défient la thérapeutique, comme l’infection par le virus WN.
Proc Natl Acad Sci USA, édition en ligne avancée.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?