Entre 2014 et 2018, le nombre de personnes fumant chez elles a baissé, mais le tabagisme à domicile demeure néanmoins trop important chez les gros fumeurs et dans les foyers avec des enfants, selon les nouvelles données du Baromètre de Santé publique France*. Le tabagisme sur le lieu de travail n'a quant à lui pas diminué depuis 2014. « L’objectif de dénormalisation du tabac est donc toujours une priorité pour limiter le tabagisme passif », estiment les auteurs du rapport.
Parmi ses effets, l'exposition au tabagisme passif double le risque de mort subite du nourrisson et tue chaque année 1 100 personnes en France par infarctus, accident vasculaire cérébral, cancer du poumon ou maladies respiratoires chroniques.
Tabagisme à domicile chez près de 50 % des gros fumeurs
Le tabagisme au sein du domicile a significativement réduit entre 2014 et 2018, passant de 27,5 à 17,6 %. Cette baisse est particulièrement importante parmi les fumeurs quotidiens, y compris chez les gros fumeurs. Néanmoins, en 2018, 48,4 % des personnes fumant au moins 10 cigarettes par jour déclarent encore fumer à domicile.
Le tabagisme en présence d'enfants est également en baisse, mais n'est pas pour autant négligeable. Entre 2014 et 2018, la proportion de fumeurs déclarant un tabagisme à domicile dans un foyer avec un enfant de moins de 4 ans est passée de 31,6 à 14,4 %, et de 48,5 à 23,8 % avec un enfant de 4 à 18 ans.
Si les niveaux d'exposition au tabagisme à domicile restent élevés, les auteurs saluent toutefois ces améliorations. « Cette baisse est à mettre au regard de la politique de lutte contre le tabagisme menée en France depuis l’adoption en 2014 du premier Programme national de réduction du tabagisme, puis du Programme national de lutte contre le tabagisme en 2018 », estiment-ils.
Ralentissement dans l’application de la loi
Alors même que la réglementation l'interdit, 15,7 % des personnes interrogées en 2017, âgées de 18 à 64 ans, ont déclaré avoir été exposées à la fumée de tabac des autres au cours des 30 derniers jours au sein des locaux de leur travail. Une proportion stable par rapport à 2014.
Le Baromètre pointe par ailleurs les inégalités sociales. En particulier, les ouvriers ont un risque accru de se retrouver en situation de tabagisme passif : ils sont 27,4 % à avoir déclaré être exposés. À titre comparatif, cette proportion est de 6,4 % chez les cadres et professions intellectuelles supérieures, catégorie socioprofessionnelle la moins touchée. « Ces résultats suggèrent un ralentissement dans l’application de la loi ou un niveau palier atteint, ce qui entraîne un risque pour la santé des travailleurs exposés », soulignent les auteurs.
En parallèle de cette publication, Santé publique France lance une nouvelle campagne d'information afin de promouvoir Tabac info service, le dispositif d'aide à l'arrêt du tabac. Des Facebook live organisés avec des tabacologues entre février et mai permettront notamment de répondre aux internautes sur diverses thématiques, telles que perte de poids et arrêt du tabac.
* Les éditions 2017 et 2018 ont été réalisées auprès d'échantillons représentatifs de la population française de 18-75 ans vivant en France métropolitaine et parlant français de respectivement 25 319 et 9 074 personnes interrogées via un questionnaire.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?