SELON LES PRÉVISIONS de la commission de Bruxelles, le produit intérieur brut de la France (le PIB, qui mesure la croissance) va baisser de 1,8 %, après avoir crû de moins de 1 % en 2008. Si ces prévisions se vérifient, la France connaîtra en 2009 sa pire récession depuis la fin de la guerre. Les conséquences en sont multiples et toucheront l’ensemble des Français ; elles ne seront pas non plus sans effet sur la santé des comptes sociaux et notamment sur celle de la protection sociale.
Une activité en récession, cela signifie la faillite de certaines entreprises, et cela malgré le plan de relance annoncé par le président de la République à la fin de l’an dernier, la destruction de centaines, voire de milliers d’emploi et, bien évidemment, la progression du nombre de personnes à la recherche d’un emploi. Selon les experts, le taux de chômage frôlerait, voire dépasserait, les 10 % en 2009, contre 7,8 % en 2008. Maigre consolation, l’ensemble des pays de l’Union européenne, et notamment ceux de la zone euro, seraient logés à la même enseigne.
Le déficit des comptes publics devrait se creuser très sensiblement, en raison de la baisse de rentrées fiscales (due notamment à la baisse d'activité des sociétés et aux faillites). La commission de Bruxelles estime que le déficit public de la France devrait dépasser les 5 % en 2009, bien loin des 3 % de Maastricht. Mais on sait que ce critère est désormais abandonné, ou du moins délaissé pour un certain temps.
Enfin, la situation de la Sécurité sociale se dégraderait considérablement, puisqu’avec une progression de la masse salariale nulle ou négative, son déficit atteindrait les 12,6, voire les 15 milliards, et même davantage, estiment certains experts. Quant à l’assurance-maladie, elle devra, si elle veut limiter les dangers, en raison du manque de recettes, agir sur les dépenses. Ce qui laisse présager bien des polémiques et des débats entre partenaires sociaux, tout au long des prochains mois.
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