PLUS DE 5 000 JEUNES ont répondu à l’invitation lancée via Facebook, pour un « apéro géant » organisé sur l’esplanade de Gaulle, dans le centre de Rennes, dans la nuit de jeudi à vendredi. Redoutant les débordements liés aux excès d’alcool, l’adjoint au maire chargé de la santé, Didier Le Bougeant, avait mis en garde « contre un véritable appel à l’ivresse publique ». Prudemment, l’organisateur avait rappelé sur la page de garde de son site que « la consommation d’alcool est interdite sur la voie publique, ainsi qu’aux mineurs de moins de 16 ans », multipliant les invitations à la sagesse et à la modération : « S’il vous est possible d’éviter les bouteilles en verre, faites-le. Amenez des sacs poubelle. Surtout, si l’on pouvait démontrer que l’on peut être jeune et faire la fête sans forcément que ça dégénère. »
Ces exhortations semblent avoir été entendues, à en juger par le bilan médical de la nuit, alors qu’avait été activé le plan rouge (niveaux 1 et 2) : 80 personnes ont été prises en charge par les 32 secouristes de la Croix-Rouge qui avaient été mobilisés, 19 ont été conduites aux urgences du CHU par les 9 VSAB (véhicules de secours et d’assistance aux victimes) du SDIS (service départemental d’incendie et de secours). Une dizaine de personnes ont été appréhendées par les forces de l’ordre pour violences. « Il y a eu pour un tiers des petites blessures et des saignements, a précisé le directeur de cabinet du préfet, Luc Anki, les autres ont été victimes de malaises plus ou moins graves, mais on ne nous a pas signalé de cas critiques. » Somme toute, selon M. Anki, cet « apéro géant » s’est déroulé « sans gros souci ».
50 comas éthyliques à Nantes.
Les urgentistes du CHU rennais ont cependant passé une nuit sous tension, renforcés par un PH supplémentaire, pour faire face au flux des états alcooliques. « Même sans épisode aigu ou dramatique, nous avons dû faire face à une situation compliquée, témoigne le Dr Vares Gault, les lits hospitaliers étant déjà occupés pour des pathologies somatiques. Avec les couloirs engorgés par des jeunes alcoolisés, susceptibles d’être agités et agressifs, les équipes ont dû faire face à une situation plus difficile qu’à l’accoutumée. » Au CHU de Rennes, 700 IPM sont prises en charge chaque année (« le Quotidien » du 2 février).
Cet « apéro géant » s’inscrivait dans un concours officieux organisé entre les grandes villes de l’Hexagone. Après Marseille, le 25 août, qui a réuni 2 200 personnes, Nantes en a rassemblées 3 000 le mois dernier, 50 comas éthyliques étant relevés à cette occasion. Paris, avec l’esplanade du Champ-de-Mars, pourrait être le prochain site festif et alcoolisé du réseau social.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?