› DE NOTRE CORRESPONDANTE
APRÈS quatre noyades accidentelles de jeunes en moins d’un an, les autorité lilloises cherchent à sécuriser les soirées étudiantes. La consommation d’alcool devient endémique, posant de graves problèmes de sécurité. Quatre jeunes se sont noyés dans la Deûle, après une chute sous l’emprise d’alcool associée pour trois d’entre eux à des produits stupéfiants. Deux autres noyades ont pu être évitées de justesse, à Dunkerque et Tourcoing, grâce à la présence sur place de témoins ayant donné l’alerte. Le soir de la braderie de Lille, un autre étudiant lillois est mort après s’être défenestré. Là encore, un cocktail alcool-cannabis a été retrouvé.
Démunis face à ce phénomène d’alcoolisation excessive, les directeurs de grandes écoles, les responsables étudiants, la préfecture, la Police et la ville de Lille cherchent ensemble des solutions. Une première réunion de concertation organisée le 24 octobre a permis de dégager quelques pistes.
La répression a montré ses limites. Malgré la loi Bachelot interdisant les open bars et la sponsorisation de soirées étudiantes par les grandes marques d’alcool, le phénomène s’aggrave d’année en année. « La consommation sur les campus étant plus contrôlée, elle s’est déplacée progressivement dans la sphère privée, constate Francis Deplancke, directeur de cabinet à la Faculté Catholique de Lille. Les soirées informelles dans les appartements étudiants se multiplient, grâce notamment à Facebook. Après avoir bu copieusement toute la soirée, ils finissent la nuit dans les bars lillois. »
Alcool/cannabis dans 1 cas 3.
L’observatoire du Centre de prévention universitaire de la Catho s’inquiète de l’association de plus en plus fréquente de produits psychotropes à la consommation d’alcool. Dans un cas sur trois, l’étudiant associe alcool et cannabis. D’où les quelques drames survenus au cours de l’année écoulée.
Certaines grandes écoles comme l’EDHEC ont élaboré une Charte de bonne pratique visant à responsabiliser les étudiants. La préfecture souhaite que cette expérience se généralise. Les responsables étudiants de Bureaux des Elèves envisagent d’aller plus loin en créant un service de médiateurs. Une équipe d’étudiants volontaires sillonnerait les lieux festifs étudiants pour assurer une présence et responsabiliser ceux qui dépassent les limites. L’expérience va être tentée dans les prochaines semaines.
Reste le volet répressif. Malgré une Charte de la vie nocturne signée entre la ville de Lille et les bars et discothèques, les infractions sont légion. En un an, 1 400 infractions ont été relevées par les policiers municipaux, et 400 par la police nationale. Les autorités ont décidé de maintenir la pression sur les établissements de la nuit. Tout en reconnaissant que le problème doit être pris à la source.
« Il faut agir bien en amont de l’université, estime Dominique Bur, préfet du Nord. Â un âge où les jeunes sont encore réceptifs aux messages de prévention. »
Message reçu par le Rectorat de Lille qui va intensifier les actions dans les collèges et lycées, en s’appuyant notamment sur les Conseils de Vie lycéenne.
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