Plusieurs marques (ou plutôt noms) de cigarettes ou cigarillos vont être interdites, a annoncé ce 31 janvier, la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui signe ce jour l'arrêté d'homologation fixant prix et autorisations de vente du tabac, avant sa publication le 1er février. Il s'agirait de marques « attractives, qui donnent le sentiment que fumer des cigarettes, c'est chic », a-t-elle déclaré au micro de RTL. La ministre a cité « par exemple » des cigarettes fines « avec un nom de magazine de mode ». Le ministère a précisé que les appellations ciblées étaient Vogue, Corset, Fine et Allure (cigarettes fines) ainsi que les marques de cigares et cigarillos Café crème, Paradiso et Punch.
Marisol Touraine a aussi indiqué que le prix du tabac à rouler augmenterait, d'environ 1,50 euro, comme le prévoit le plan de financement de la Sécurité sociale pour 2017. En revanche, les hausses de taxe votées pour les cigarettes n'ont pas été répercutées par les entreprises (comme cela est traditionnellement le cas pour garder leurs marges), a-t-elle déploré, si bien que « les prix vont rester à peu près stables ». Les industriels fixent les prix librement, ils doivent seulement les faire homologuer par le gouvernement (les douanes et le ministère de la Santé), qui s'assure que ces tarifs ne sont pas inférieurs à un prix plancher, le minimum de perception (un paquet à 6 euros a été ainsi rejeté, a-t-on appris), et à l'ensemble des taxes.
« Les hausses viendront plus tard puisque les industriels ont contourné les règles qui devaient aboutir à une augmentation du prix. Moi, je ne lâcherai pas, car augmenter le prix du tabac, c'est important en termes de santé publique », a insisté Marisol Touraine. Un second arrêté pourrait être pris avant la fin de la mandature, a indiqué le ministère.
Satisfecit sur la lutte contre le tabagisme
La ministre de la Santé a salué, lors de ses vœux à la presse, le succès du Moi(s) sans tabac, qui s'est traduit, « au-delà des 620 000 kits distribués, par une baisse, en forme de rupture historique » du tabagisme, en France. Cette campagne de santé publique, alliée à l'introduction en mai 2016 du paquet neutre (obligatoire depuis le 1er janvier 2017) et au triplement du forfait dédié au sevrage tabagique (150 euros pour tous, depuis le 1er novembre 2016) a permis de réduire de 15 % la consommation de tabac, quand, parallèlement, « on observe une augmentation équivalente, du nombre de substituts nicotiniques vendus », a-t-elle déclaré.
Le dernier tableau de bord de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies constate en effet un « décrochage des ventes » en décembre 2016, par rapport à décembre 2015 : le repli est de 14,3 % pour les cigarettes (la plus forte depuis septembre 2013), et de 6,9 % pour le tabac à rouler. Cela permet ainsi d'infléchir les ventes de cigarettes de 1,6 % entre 2016 et 2015 et de 0,4 % pour le tabac à rouler (- 1,4 % pour le total du tabac). Les traitements d'aide à l'arrêt du tabac ont augmenté de 28 % entre novembre 2016 et novembre 2015, et de 13 % entre décembre 2016 et 2015. Le nombre d'appels à Tabac info service avait plus que doublé en novembre par rapport à l'an passé, et le nombre de visiteurs uniques sur le site, triplé.
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