OUTRE LES RISQUES de maladie respiratoire, d’otites et d’asthme, l’exposition prénatale au tabac augmenterait également les troubles psychiatriques, d’après des chercheurs finnois. L’équipe dirigée par Mikael Ekblad montre que la consommation de psychotropes pendant l’enfance et l’âge adulte était plus importante chez les bébés exposés au tabac pendant la grossesse. À l’adolescence, ils consommeraient davantage de médicaments indiqués dans la dépression, les addictions et le trouble déficit attention hyperactivité. « Des études récentes montrent que le tabagisme maternel pendant la grossesse interfère avec le développement cérébral fœtal, commente Mikael Ekblad. L’éviction du tabac pendant la grossesse permettrait de prévenir certains troubles psychiatriques. »
Les chercheurs de l’université de Turku ont analysé des données de sources différentes : registre des naissances en Finlande sur la période 1987-1989, recueils du suivi psychiatrique maternel et de la médication psychiatrique infantile. Parmi les adolescents traités par psychotropes (12 % de la tranche d’âge), 19,2 % avaient été exposés au tabagisme prénatal. Plus la consommation de cigarettes était forte chez les mères, plus le risque de médication par psychotrope était fort chez les enfants une fois jeunes adultes. Particulièrement, le tabagisme maternel augmente le risque de trouble déficit attention hyperactivité et d’addictions. L’association entre tabac prénatal et troubles psychiatriques persistait après ajustement sur le score d’Apgar, le poids de naissance et les antécédents psychiatriques maternels. Filles et garçons étaient aussi exposés.
• Dépression maternelle
Autre sujet présenté au même congrès : près d’une femme sur 5 maman d’un enfant de moins de un an aurait des troubles dépressifs modérés à sévères, d’après une équipe de l’université de Yale. Or, comme le souligne le Dr Carol Weitzmann, un traitement de courte durée permettrait d’améliorer la relation mère-enfant et la perception du comportement de son bambin. Les troubles dépressifs semblent fréquents chez les femmes d’origine modeste, bien au-delà la période critique du post-partum. Sur une population de 931 mères, l’équipe de la Yale University a observé que 45 % d’entre elles présentaient des symptômes dépressifs, légers pour 26 %, modérés pour 13 % et sévères pour 6 %. « La dépression maternelle n’est pas limitée à la période du post-partum, explique le Dr Weitzmann. Il semble même que la prévalence soit plus élevée quand les enfants deviennent plus grands ». Parmi les 71 femmes dépressives, la thérapie cognitivo-comportementale a donné des résultats significativement meilleurs que la prise en charge par une assistante sociale.
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