« Le plus grand défi de santé publique jamais organisé dans notre pays » ; « non une simple campagne de communication, mais un pari collectif » ; « une mobilisation pas seulement de l'ensemble des professionnels de santé, mais de la société tout entière ». Marisol Touraine n'a pas ménagé ses efforts pour souligner l'inédit de l'opération « moi(s) sans tabac », conduite en partenariat avec Santé publique France (SPF) et la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM). L'objectif : accompagner et soutenir par tous les moyens possibles les 6 fumeurs sur 10 qui désirent arrêter de fumer pendant un mois, en novembre, avec comme slogan qu'« un mois sans tabac, c'est 5 fois plus de chance d'arrêter de fumer ».
Une opération qui prend modèle sur « Stoptober », organisé tous les ans depuis 2012 en Grande-Bretagne, avec l'an passé, 200 000 personnes qui ont tenté l'expérience, selon Marisol Touraine.
Octobre : le temps de la préparation
Dès le 10 octobre, sont diffusés trois outils pour accompagner les participants. Ils pourront télécharger sur le site Tabac Info Service ou retirer dans toutes les pharmacies un kit contenant un guide, un agenda mensuel prodiguant conseils et encouragements, un dépliant sur des exercices de respiration pour dépasser le stress, un sticker sur l'alimentation et un disque pour calculer les économies réalisées. Une nouvelle version de l'application Tabac info service propose une formule de coaching personnalisée. Sans oublier les tabacologues du 3 989 (de 8 à 20 heures, du lundi au samedi).
Jusqu'au 31 octobre, spots TV, radio, affiches et même un camion itinérant, sillonnant 8 grandes villes, annonceront l'événement puis, dans un second temps jusqu'à fin novembre, le rendront incontournable, cette fois à renfort de messages de soutien aux abstinents. Et du 17 octobre au 30 novembre, ce seront même les personnages de la série « Plus belle la vie » qui entreront dans la danse. « Aux fumeurs, je veux dire : "Lancez-vous !", et à leurs proches, je veux dire " motivez-les" », a exhorté Marisol Touraine. Dix millions d'euros seront consacrés à cette campagne, a-t-elle précisé.
Les officines mobilisées
L'Ordre des pharmaciens et le Cespharm sont parties prenantes du défi ; dès le 17 octobre, près de 20 000 officines devraient habiller leurs vitrines aux couleurs du Mois sans tabac. Les agences régionales de santé (ARS) assureront la mise en œuvre à plus fine échelle. Le directeur général de SPF, le Pr François Bourdillon, a ajouté qu'un ambassadeur par région devrait aider à coordonner les actions des acteurs, tandis que les ministères de la Justice, du Travail, de la Défense, de l'Agriculture, ou encore des entreprises privées (PSA, Twitter, ou Arcellor Mittal) se sont engagés à soutenir leurs employés. Quant à la CNAM, son directeur général Nicolas Revel a rappelé que la nouvelle convention comporte un item sur le tabac, au titre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).
L'opération devrait être soumise à une double évaluation. La première portant sur la pertinence du dispositif (mémorisation, perception par les bénéficiaires et professionnels de santé, recours aux aides de Tabac info service), la seconde sur son efficacité, à l'aide du baromètre santé 2017.
« Le mois de novembre sera désormais associé à la mobilisation de tous dans l'arrêt du tabagisme », espère le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme.
Des outils sont déjà disponibles pour les professionnels de santé. Par ailleurs, l'Alliance contre le tabac, présidée par la députée et médecin Michèle Delaunay, vient de lancer l'appel des 100 000, pour inciter tous les professionnels de santé à se mobiliser.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?