L’ALIMENTATION et l’activité des jeunes, en France, semblent être globalement satisfaisantes, selon l’enquête de la FFC : plus de la moitié des élèves du primaire consomment de 2 à 4 fruits et légumes par jour et un sur trois pratique un exercice physique 2 à 3 fois par semaine. Même constat pour les collégiens : les deux-tiers mangent de 2 à 4 fruits et légumes chaque jour et 36 % ont une activité physique 2 à 3 fois par semaine.
Ces résultats sont plus alarmants en ce qui concerne le tabagisme : 9 % des enfants du primaire ont déjà essayé de fumer, contre 4 % en 2007. Et cela, même si leur opinion sur les jeunes de leur âge qui fument sont négatives : 53 % d’entre eux estiment que les enfants qui fument souffrent de solitude et sont tristes. De même, 91 % des élèves du primaire craignent la dépendance liée à la cigarette et 99 % soulignent son caractère dangereux.
En revanche, 57 % des 9-11 ans pensent que l’on peut essayer de fumer une fois, puis s’arrêter (contre 48 % en 2007). « Beaucoup d’enfants tombent dans le piège de la première cigarette, souligne le Pr Daniel Thomas, président d’honneur de FFC. Nous devons mieux les informer sur ce point. Car la seule façon d’être sûr de ne pas devenir fumeur, c’est de ne jamais toucher à la cigarette. Dès cet âge, les fréquentations sont aussi très importantes : un jeune dont le groupe d’amis ne fume pas se trouve protégé de la cigarette. À l’inverse, il lui est difficile d’y échapper lorsqu’il fréquente des enfants ou adolescents fumeurs. »
Le rôle primordial de l’entourage.
L’étude met en exergue le rôle important des proches de l’enfant : en premier lieu (54 %), c’est dans leur foyer que ceux-ci sont exposés à la cigarette. Treize pour cent des 9-11 ans ayant un fumeur au sein du foyer ont essayé la cigarette, contre 5 % des enfants de foyers non-fumeurs. Chez les collégiens, le tabagisme prend de l’ampleur : 32 % fument ou ont essayé la cigarette (contre 29 % en 2007) et près de la moitié d’entre eux continueront. Parmi ceux-ci, 72 % sont issus de foyers fumeurs. Et 52 % des adolescents déclarent avoir arrêté de fumer à la demande de leurs parents. « Le rôle des parents est fondamental, poursuit le Pr Thomas. Or, nous constatons souvent un manque de communication et un certain fatalisme : près de la moitié des parents n’ont jamais parlé de la cigarette avec leurs enfants. D’autres ont arrêté d’en discuter et ne savent plus comment aborder ce sujet. Nous observons également un phénomène d’identification par sexe : les adolescentes ayant une mère fumeuse ont davantage tendance à essayer la cigarette. De même pour les adolescents dont le père est fumeur. »
Enfin, un tiers des jeunes fumeurs assument la dépendance à la cigarette et déclarent qu’ils ne pourraient plus s’en passer. Chez ces adolescents, la cigarette peut engendrer d’autres expériences telles que la consommation de cannabis (24 %) ou de narguilé (39 %).
* La FFC mène une enquête barométrique depuis 13 ans auprès des jeunes de 10 à 15 ans et, depuis 4 ans sur les jeunes de 9 à 11 ans. L’étude a été administrée par Kantar Health sur la base de 4 190 enfants de CM1 et CM et de 2 956 enfants de la 6e à la 3e. Outre les comportements des jeunes face au tabac, l’enquête aborde aussi, depuis 2010, l’alimentation et la pratique sportive des jeunes.
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