CHAQUE SEMAINE, 23 personnes meurent sur nos routes dans des accidents liés à l’alcool. Depuis 2006, c’est devenu la première cause de mortalité sur les routes, devant la vitesse. En 2008, près de 6 300 accidents corporels, dont presque 880 mortels, ont mis en cause un conducteur avec un taux d’alcoolémie positif.
Les jeunes sont les plus touchés, et les accidents surviennent plus fréquemment avec les hommes, de nuit, le week-end, en campagne.
Période de fêtes bien arrosées oblige, Dominique Bussereau, secrétaire d’État chargé des Transports, et Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable, présentent une nouvelle campagne de sensibilisation. Intitulée « Quelques minutes peuvent suffire à sauver une vie », elle mise autant sur le sens de la responsabilité du conducteur que sur celle de son entourage.
Un film de trente secondes, « le Rescapé », sera diffusé à partir d’aujourd’hui et jusqu’au début de janvier sur 35 chaînes de télévision. Allongé sur un lit d’hôpital, un homme, dont on devine qu’il vient d’être victime d’un très grave accident, vit au rythme d’un respirateur artificiel. Son visage est couvert d’hématomes, sa jambe gauche a été amputée. À ses côtés, un ami, qui lui parle, veut le dissuader de reprendre le volant. Le film tourne à l’envers, revient sur la soirée de la veille car les mots prononcés par l’ami bienveillant semblent plus que salvateurs. Ils évitent le drame. Et au final, le pire a pu être évité. Grâce à trois fois rien.
Ce même concept « des mots pour sauver » est décliné sous la forme de trois spots diffusés à la radio. Dans le premier, une jeune femme insiste pour que son amie reste dormir à la maison, dans le deuxième, un hôte appelle un taxi pour l’un de ses invités et le troisième décrit un convive qui ramène une personne qui a trop bu.
Un acte social.
« Conduire n’est pas un acte individuel mais un acte social, qui met chacun de nous en interaction avec autrui, martèle Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Nous devons mener une politique de persuasion, de responsabilisation de l’usager mais aussi de son entourage, celui qui a de l’affection pour lui et qui doit trouver les mots pour le convaincre au moment clef. »
Un module est également proposé sur le site internet de la Sécurité routière ( www.securite-routiere.gouv.fr), qui donne un certain nombre d’informations, et notamment des conseils pour convaincre un ami de ne pas prendre la route après avoir bu. Il donne aussi des chiffres de l’accidentalité, des données sur les conséquences physiques de l’alcool sur la conduite et l’assimilation de l’alcool par l’organisme et sur les sanctions juridiques et pénales.
Les forces de l’ordre ont effectué 11,8 millions de contrôles d’alcoolémie en 2008. Plus de 160 000 infractions ont été constatées en 2007, un chiffre en constante augmentation depuis le début de la décennie, d’après le baromètre IFOP d’octobre dernier. En 2008 toujours, près de 80 % des suspensions administratives du permis de conduire étaient liées à une alcoolémie illégale.
Plusieurs opérations de prévention appuient la campagne sur le terrain, dans neuf grandes villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice et Lille) avec notamment l’intervention du chaleureux petit Sam, personnage aux grosses joues qui symbolise le « pote » qui reste sobre et ramène tout le monde à la maison après une soirée alcoolisée. Et 500 000 éthylotests seront distribués aux péages autoroutiers le week-end des 18-19 décembre et autour de Noël, les 24, 26 et 27 décembre.
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