Emmanuel Macron avait promis la révolution de la prévention. Agnès Buzyn en fait l'axe central de la nouvelle stratégie nationale de santé qui sera publiée en décembre 2017.
La ministre de la Santé a retenu sept principaux objectifs : promotion de la santé mentale, prévention des maladies infectieuses, de la perte d'autonomie, lutte contre les conduites addictives, amélioration du dépistage, nutrition et santé au travail. La lumière devrait être faite au printemps 2018, lorsque sera lancé un programme national de santé publique – interministériel – censé donner de la cohérence aux 42 plans que doit piloter aujourd'hui la rue de Ségur.
La rentrée sera une intense période de concertation sur toutes ces thématiques de santé publique. Des réflexions sont en cours entre le ministère de la Santé et celui de l'Éducation nationale pour élaborer un plan d'éducation à la santé – qui prenne à bras-le-corps la nutrition, l'activité physique, les comportements à risques ou encore la médecine scolaire en souffrance. Les services d'Agnès Buzyn travaillent également avec ceux de Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) pour établir un programme de recherche en santé publique tandis que des groupes de travail sont à pied d'œuvre dans le cadre des États généraux de l'alimentation. La tenue d'un comité pour la santé en novembre, sous l'égide du Premier ministre, devrait sanctuariser cette approche interministérielle.
Extension de l'obligation vaccinale et hausse du tabac
À court terme, les premiers arbitrages en santé publique devraient être connus lors de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) le 28 septembre. Y figureront les mesures permettant l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale étendue aux onze vaccins pédiatriques (contre trois aujourd'hui) au 1er janvier 2018. Le défi est double : améliorer les taux de couverture vaccinale et, sur le plan juridique, répondre au Conseil d'État qui donnait six mois au gouvernement pour assurer l'accessibilité des vaccins obligatoires.
L'examen du budget de la Sécu permettra aussi d'officialiser le rythme de la hausse des prix du tabac (Agnès Buzyn souhaite un euro par an sur trois ans, pour un paquet à 10 euros en 2020). Parallèlement, un plan de lutte contre la pauvreté devrait être dévoilé en octobre.
S'il ne devrait pas y avoir d'annonces immédiates sur la psychiatrie et pédopsychiatrie, le décret lançant les projets territoriaux a été publié cet été. « Le premier texte structurant depuis une vingtaine d’années dans le champ de la santé mentale », a souligné la direction générale de l'offre de soins (DGOS).
Au-delà de la nouvelle stratégie de prévention en santé, érigée en priorité et déjà présentée le 30 août en conseil des ministres, plusieurs dossiers délicats à la fois techniques et politiques sont sur le bureau d'Agnès Buzyn. Arbitrages sur le tiers payant, disparition du RSI en 2018, hausse de la CSG, nouveaux modes de rémunération, réforme du financement à l'hôpital, service sanitaire : tour d'horizon.
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