L’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) a publié hier son rapport sur le coût social des drogues, dirigé par le Pr Kopp Pierre – chercheur au centre d’économie de la Sorbonne.
Chaque année, l’alcool et le tabac coûteraient 120 milliards d’euros à la société, soit 240 milliards au total. Les drogues illicites pèsent aussi dans la balance, avec un total de 9 milliards, avec un nombre moins important de consommateurs.
Ce calcul coût social est basé sur une analyse du coût externe : vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production et le coût pour les finances publiques : dépenses de prévention, répression et soins. A également été prise en compte l’économie que représentent les retraites non versées et les recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac. Chaque année, 1/3 du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques. L’État doit payer 21,3 milliards d’euros, soit 1,1 % du PIB du pays.
Les idées reçues sur les taxes mises à mal
L’étude va à l’encontre de l’idée selon laquelle les bénéfices des taxations et l’économie sur les retraites non versées rapporteraient beaucoup à l’État. En réalité, elles sont bien inférieures au coût global des soins (respectivement 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies liées à l’alcool ; les taxes sur le tabac ne couvrent que 40 % du coût des soins.
Le Dr Michèle Delaunay, parlementaire à l’Assemblée, s’est empressée de réagir : « C’est aujourd’hui un impératif social et sanitaire de préparer la sortie du tabac : augmentation signification du prix, harmonisation fiscale européenne, soutien des buralistes par un nouveau mode de rémunération. » Ainsi l’un des objectifs du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont elle est rapporteur, est de prévoir la sortie du tabac d’ici à 2030.
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