Dans sa dernière Lettre actu, publiée en début de semaine, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) présente une note de résultats « s’appuyant sur un nouveau calcul du coût social des drogues licites et illicites en France en 2019 ».
Pour mémoire, le coût social des drogues mesure le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues légales (alcool et tabac) et illégales durant une année moyenne de la décennie. Il est composé du coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production) et du coût pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées, recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac).
Tabac, 156 milliards d’euros, alcool, 102 milliards
Ainsi, en 2019, le coût social du tabac et de l’alcool est respectivement de 156 milliards et 102 milliards d’euros, et celui des drogues illicites de 7,7 milliards d’euros. Le coût externe représente l’essentiel du coût social, ce qui explique les écarts entre tabac, alcool et drogues illicites, du fait du différentiel de mortalité (respectivement 73 189, 41 080 et 1 230 vies perdues, dont la valeur est estimée, par convention, a 115 000 euros). Cette nouvelle estimation confirme que le coût social des drogues reste très supérieur aux recettes fiscales induites.
Une précédente étude en 2015
Ce travail, réalisé par Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne et chercheur au Centre d’économie de la Sorbonne, prolonge en effet une de ses études similaires réalisée en 2015, qui, elle, portait sur l’année 2010.
Si les résultats des deux enquêtes ne sont pas comparables du fait de leurs méthodes de calcul différentes, prévient l’OFDT, leur visée est analogue. Il s’agit d’exprimer, en unité monétaire, l’ensemble des coûts des conséquences des drogues pour la société.
« En effet, le trafic et la consommation de drogues (licites et illicites) engendrent des décès, des maladies, une perte de qualité de la vie pour les malades, des pertes de production pour les entreprises et des dépenses publiques pour l’État qui doit combattre et traiter les conséquences des drogues. Il convient de prendre également en compte les recettes engendrées par la taxation de l’alcool et du tabac et les économies de retraites non payées aux personnes décédées prématurément », détaille le chercheur de la Sorbonne.
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