L’association Paris sans tabac mène une enquête annuelle dans les collèges et lycées parisiens depuis 1991. Depuis 2013, un questionnaire sur le vapotage y a été intégré. Les résultats obtenus de 2013 à 2017, sur cinq années consécutives, ont été présentés à l’ERS par le Pr Bertrand Dautzenberg, de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
L’enquête a été conduite chaque année sur 3 500 élèves de classes sélectionnées après randomisation. Soit au total 17 435 collégiens et lycéens parisiens de 12 à 19 ans. L’autoquestionnaire porte sur l’usage de la cigarette et de l’e-cigarette au cours du dernier mois, et recueille des données telles que l’âge, le sexe, la perception du tabac, la présence de fumeurs ou de vapoteurs dans l’entourage, mais aussi la consommation de pipe à eau (chicha), d’alcool et de cannabis.
Des profils différents
Bonne nouvelle, de 2013 à 2017, le pourcentage de jeunes fumeurs exclusifs a significativement diminué, passant de 25 % à 18 %. Dans le même temps, le nombre de vapoteurs exclusifs a d’abord progressé jusqu’à un pic de 28 % en 2014, puis régressé à 16 % en 2017. Le nombre de fumeurs consommant cigarettes traditionnelles et e-cigarettes a évolué de la même manière : augmentation jusqu’à 26 % en 2014, puis réduction pour arriver à 16 % en 2017.
L’e-cigarette semble donc être plus un concurrent à la cigarette traditionnelle qu’une porte d’entrée dans le tabagisme. On peut d’ailleurs souligner que 60 % des vapoteurs ont commencé par utiliser des produits sans nicotine.
La comparaison des réponses de jeunes fumeurs exclusifs de cigarettes et des vapoteurs exclusifs a mis en évidence qu’il ne s’agit pas de la même population. Les vapoteurs exclusifs, qui ont plus souvent commencé par l’e-cigarette ou par la pipe à eau que par la cigarette, ont trois fois moins tendance à fumer du cannabis, et moins de comportements à risque comme le binge drinking. En revanche, ceux qui utilisent de manière combinée cigarettes et e-cigarettes ont un profil superposable à celui des fumeurs.
Communication du Pr Bertrand Dautzenberg (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) au congrès de l’ERS, septembre 2018
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?