Nous sommes en Italie. Rien ne va plus pour un homme de 30 ans, professeur de son métier et magicien à ses heures dans des théâtres et dans des fêtes privées. Rien ne va plus en effet : il présente de façon intermittente des manifestations de type rhinoconjonctivite et, surtout, des symptômes bronchiques sévères (toux, wheezing, dyspnée) dans des circonstances particulières.
Son tour le plus apprécié des enfants : faire sortir un lapin blanc d’un chapeau haut de forme. Le problème est que, quelques minutes après avoir fait apparaître ce petit complice à fourrure, il est pris de manifestations respiratoires hautes et basses. Il est parfois même obligé d’arrêter tout net sa prestation et d’avoir recours à des bêta2-agonistes inhalés et, même, des corticoïdes par voie IM. Fait notable : le lapin ne vit pas avec le magicien ; celui-ci ne le prend que juste avant le numéro et ne possède chez lui aucun autre mammifère.
Prick-testset IgE spécifiques
Tout cela le conduit à consulter dans un centre d’allergologie. Là, on effectue des prick-tests qui montrent une sensibilisation à Oryctolagus cuniculus, allergène de lapin, et le dosage des IgE spécifiques confirme la responsabilité de cet allergène.
On conseille au magicien de supprimer son numéro et de nettoyer à fond ses vêtements de spectacle ainsi que tout l’environnement intérieur des lieux où il répète ses numéros. Dès lors, le résultat est immédiat : on observe la disparition complète de toutes les manifestations respiratoires pendant les tours de magie.
Cette observation constitue le premier cas documenté d’allergie respiratoire sévère induite par une exposition au lapin chez un magicien, expliquent les auteurs.
Dr Emmanuel de Viel
Liccardi G et coll. Eur Ann Allergy Clin Immunol2014 ; 46 : 178-80.
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