L’ANALYSE des données du Réseau Allergovigilance indique une insuffisance de prise en charge des anaphylaxies sévères, de nature à accroître la sévérité. En pré-hospitalier on remarque une fréquente méconnaissance des critères de gravité et du risque de mise en orthostatisme en cas de collapsus. L’utilisation de l’adrénaline n’est pas toujours correcte. Lors de l’accueil aux urgences, lorsque le symptôme est un angio-œdème de la face, voire de la langue ou du pharynx se manifestant par une dysphagie, la gravité potentielle de l’angioœdème laryngé est sous évaluée si la voix n’est pas écoutée. Le diagnostic repose sur l’apparition d’une dysphonie et d’une dyspnée laryngée. « Le taux de tryptase sérique, examen biologique d’urgence recommandé devant toute réaction d’allure anaphylactique, n’est jamais pratiqué », remarquent les spécialistes.La durée de surveillance peut être insuffisante, eu égard au risque d’anaphylaxie biphasique, se reproduisant plus de 4 heures après les premiers symptômes. Les prescriptions de trousses d’urgence sont insuffisantes.
Par ailleurs, des données épidémiologiques précises manquent encore pour connaître la prévalence des multiples facteurs de risque déclenchant ou aggravant l’anaphylaxie sévère : âge avancé, cardiopathie, mastocytose latente, interférence de classes de médicaments, alcool… Elles sont également requises pour préciser la part de l’anaphylaxie sévère dans les réactions allergiques immédiates modérées et pour connaître l’incidence de l’asthme aigu grave comme expression de l’anaphylaxie. Enfin, elles sont indispensables pour fixer plus précisément les doses nécessaires d’adrénaline.
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