Cette étude multicentrique réalisée par M. Corazza et coll. avait pour objectif d’évaluer : 1) l’usage de composés d’origine végétale dans une grande population ; 2) l’incidence des effets secondaires cutanés ; 3) l’utilité diagnostique des patch tests.
Un questionnaire a été utilisé chez 2 661 patients pour évaluer à la fois la prévalence et le type des préparations végétales utilisées ainsi que la survenue de réactions cutanées indésirables. Les patients ayant déclaré des réactions indésirables ont eu des patch tests de trois ordres : 1) la batterie italienne de base ( SIDAPA) ; 2) une batterie botanique complémentaire ; 3) avec leurs propres produits cosmétiques.
Dans cette grande cohorte, 48 % des sujets (1 274) ont rapporté l’usage de produits d’origine végétale ; 11 % (139) ont rapporté diverses réactions cutanées indésirables ; plus de la moitié de ces derniers (75) avaient des réactions aux produits de la batterie standard italienne.
Parmi les 122 patients testés avec la batterie botanique complémentaire, 19 ont eu des réactions positives – dans de nombreux cas, il y avait concordance avec une positivité à au moins un allergène de la batterie italienne.
Quels sont les allergènes responsables identifiés ?
Les allergènes dérivés de végétaux les plus fréquemment retrouvés ont été la propolis, les extraits de Composées et l’huile de l’arbre à thé ( Melaleuca alternifolia).
« L’allergie de contact est une conséquence possible des produits naturels. Les batteries standard complétées par les allergènes végétaux les plus fréquents constituent un moyen adapté pour détecter la plupart des allergies de contact aux produits topiques naturels », concluent les auteurs.
L’arbre à thé
L’arbre à thé, explique le Dr Valérie Mercier, qui analyse cette étude sur le site www.allergique.org, est un arbre de la famille des Myrtacées, originaire d’Australie. L’huile essentielle tirée de ses feuilles est utilisée en phytothérapie. Elle peut être toxique par voie orale ( ataxie, malaises, nausées…).
Elle semble par ailleurs avoir des propriétés proches de celles des œstrogènes et aurait été incriminée dans trois cas de gynécomastie chez des garçons prépubères qui utilisaient des savons comportant cette huile.
Dr Emmanuel de Viel
Corazza M et coll. Contact Dermatitis 2014 ; 70 ; 90-7. Doi : 10.1111/cod.12124.
Lire le résumé de cette étude et les commentaires sur www.allergique.org
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