Selon un travail norvégien, des allergènes alimentaires sont retrouvés dans la poussière des matelas. En cause : la proximité entre la cuisine et les chambres.
Si la sensibilisation aux allergènes alimentaires et les réactions allergiques alimentaires sont le plus souvent provoquées par l’ingestion d’allergènes, elles peuvent aussi s’observer via une exposition respiratoire ou cutanée. C’est dans ce contexte que les Norvégiens RJ Bertelsen et coll. ont conduit une étude destinée principalement à évaluer la fréquence de la détection des allergènes de poisson, d’œufs, de lait et de cacahuètes dans la poussière de matelas collectée au domicile d’adolescents de 13 ans. Un objectif secondaire de ce travail était d’identifier les caractéristiques des logements associées à la présence d’allergènes alimentaires dans la poussière.
C’est ainsi que l’on a recherché la présence d’allergènes alimentaires dans la poussière de matelas de 143 habitants d’Oslo.
Résultat : des allergènes de poisson ont été détectés dans 46% des échantillons de poussière, des allergènes de cacahuètes dans 41% des échantillons, des allergènes de lait dans 39% et des allergènes d’œuf dans 22%. Seulement 3 des échantillons ne contenaient aucun de ces allergènes alimentaires.
Chambres et cuisine au même étage.
Les 4 allergènes étaient plus souvent détectés dans les petits logements (moins de 100m2) que dans les habitations de plus de 130m2. De 63 à 71% des « petits logements » présentaient des échantillons de poussière positifs pour les allergènes de lait, de cacahuète et de poisson (contre 33 à 44% des plus grands logements). Les allergènes de lait, de cacahuète et d’œuf étaient plus souvent détectés dans les habitats où la cuisine et les chambres étaient au même niveau ( odds ratio de 2,5 pour les allergènes de lait, de 2,4 pour les allergènes de cacahuète et de 3,1 pour les allergènes d’œuf.)
« Les allergènes alimentaires sont fréquemment retrouvés dans les lits des habitats norvégiens, indiquent les chercheurs ; les principaux déterminants sont la taille des logements et la proximité entre les chambres et la cuisine. Du fait du temps passé par les enfants dans leur chambre, la poussière de matelas peut être une source importante d’exposition aux allergènes alimentaires », concluent-ils.
Dr Emmanuel de Viel
RJ Bertelsen et coll. Clinical and Experimental Allergy., 2014 ;44 :142-49.
Lire aussi http ://www.allergique.org/article4745.html
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