Les allergies alimentaires sont en augmentation dans les pays développés. Il était donc nécessaire d’en savoir plus sur les facteurs associés à ces allergies. Par exemple, des facteurs génétiques, environnementaux ou liés au mode de vie ; ou une combinaison de ces facteurs.
Ce qui a conduit à la mise en place de la grande étude EuroPrevall qui, pour la première fois, a pour objectif de déterminer si le comportement alimentaire, des facteurs environnementaux et des infections sont liés à la prévalence et à la distribution des allergies alimentaires au sein de l’Europe et d’autres pays candidats. Par exemple, l’étude du style de vie (comme la modification des habitudes alimentaires et le tabagisme) pourrait donner des indications sur la prise en charge des allergies alimentaires. Les prédispositions génétiques seront aussi évaluées.
En ce qui concerne l’environnement, on a établi qu’une sensibilisation aux pollens constitue un facteur de risque de survenue d’une allergie alimentaire. C’est dans ce contexte que M. Smith, S. Jäger et coll. ont étudié les variations géographiques et temporelles dans l’exposition aux pollens en Europe. Ce qui permettra de voir si ces variations influencent la prévalence et l’incidence des allergies alimentaires sur ce continent.
Les auteurs ont collecté les données sur les pollens aériens recueillies au cours de vingt années (1990-2009) dans treize centres. Ils ont étudié le début, la durée et l’intensité des saisons polliniques en ce qui concerne : les Betulaceae (famille à laquelle appartient notamment le bouleau), les Oleaceae (type forsythia, jasmin, olivier), les Poaceae ( graminées) et les Asteraceae (dont Artemisia et l’ambroisie).
A l’échelle globale européenne, les pollens dominants étaient de loin les bétulacées (deux fois plus fréquent que les graminées et cinq fois plus que les oléacées). Pourtant, les pollens dominants étaient les graminées à Reykjavik, Madrid et Derby et les oléacées à Thessalonique.
Quant aux asteracées, elles n’étaient nulle part dominantes : il n’y a qu’en Lituanie ( Siauliai) pour Artemisia et en Italie ( Legnano) pour l’ambroisie qu’elles ont dépassé 10 % des pollens.
Ces données, qui constituent une première, vont pouvoir être utilisées pour les études sur la sensibilisation et l’allergie aux pollens et aux aliments.
Dr Emmanuel de Viel
Smith M et coll. Allergy 2014 ; 69 : 913-23.
Et voir www.allergique.org
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