L’immunothérapie allergénique (ITA) peut être proposée en association aux traitements symptomatiques de la rhinite allergique lorsqu’ils sont insuffisamment efficaces et/ou mal tolérés. Elle permet une prise en charge personnalisée adaptée aux besoins du patient.
Trois définitions issues du SNDS
« Efficapsi, publiée en mai 2024 dans le Lancet Regional Health-Europe (1), est la plus grande étude française de cohorte longitudinale jamais réalisée en vie réelle, portant sur le traitement par immunothérapie allergénique en solution sublinguale liquide (ITSL). L’étude a été conduite à partir de deux bases de données : les données du système national de santé (SNDS) français et celles du laboratoire fabricant (Stallergènes Greer) regroupant les patients souffrant de rhinite allergique et traités par ITA », souligne le Pr Pascal Demoly, pneumologue au CHU de Montpellier et investigateur de l’étude.
Efficapsi a ainsi évalué plus de 440 000 patients : plus de 110 000 patients âgés de cinq ans et plus, souffrant de rhinite allergique (RA), avec ou sans asthme, traités avec des solutions sublinguales et les médicaments symptomatiques comparés à plus de 330 000 patients souffrant de rhinite allergique traités uniquement avec les médicaments symptomatiques (groupe contrôle). Les données de ces deux groupes ont été analysées sur une durée médiane de près de neuf ans.
Les analyses ont été classées en fonction de la préexistence ou non d’asthme léger ou modéré selon les critères du SNDS. La mesure de l’apparition et/ou de l’aggravation de l’asthme était caractérisée au travers des données du SNDS selon trois définitions :
- une définition sensible mais moins spécifique, portant sur une hospitalisation pour asthme ou nouvelle affection de longue durée (ALD) pour asthme sévère ou première délivrance d’un médicament contre l’asthme ;
- une définition spécifique mais moins sensible, qui exclut les délivrances d’un médicament contre l’asthme ;
- une définition combinée spécifique et sensible portant sur les hospitalisations pour asthme ou nouvelle ALD pour asthme sévère ou délivrance d’un traitement spécifique contre l’asthme.
L’étude Efficapsi a étudié les allergènes responsables des principales allergies respiratoires : acariens, pollens de graminées, bouleau, ambroisie, phanères de chat.
Réduction de 38 % du risque d’apparition d’asthme
Les résultats sont positifs et cohérents pour tous les allergènes et dans toutes les catégories d’âge. L’étude révèle chez les patients traités avec les solutions sublinguales et des médicaments symptomatiques par rapport au groupe contrôle : une réduction de 36 % du risque de nouvelles crises d’asthme sur l’ensemble de la cohorte ; une réduction de 38 % du risque d’apparition d’asthme chez les patients ne souffrant pas d’asthme préexistant et une réduction d’un tiers de l’intensification du traitement préconisé par le Gina chez les patients souffrant d’asthme préexistant, ce qui démontre l’effet des solutions sublinguales pour prévenir l’aggravation de l’asthme.
« Ainsi quelle que soit la définition (sensible, spécifique ou combinée), l’ITS liquide réduit de plus d’un tiers le risque d’apparition ou d’aggravation de l’asthme indépendamment de l’âge du patient, son profil (asthme préexistant ou non) et l’allergène auquel il est sensibilisé », conclut le Pr Demoly.
(1) P. Demoly et al., The Lancet Regional Health-Europe, mai 2024; 41 : 100915
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